Syrie : L'intervention militaire est imminente

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Le régime syrien a promis mardi de se défendre contre une frappe internationale apparemment imminente, le secrétaire américain à la Défense ayant affirmé que ses troupes étaient "prêtes" à agir. Le Maroc appelle la communauté internationale à trouver une solution pour préserver le peuple syrien.

Le 27/08/2013 à 16h27, mis à jour le 28/08/2013 à 00h02

Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, dont le régime est accusé par l'opposition et plusieurs capitales occidentales d'avoir utilisé des armes chimiques, a clamé haut et fort ce mardi 27 août, à l'occasion d'une conférence de presse, que son pays se défendrait en cas de frappe. Et d'agiter, ce faisant, l'épouvantail islamiste. "S'en prendre à la Syrie n'est pas une mince affaire. Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre", a averti Mouallem, mettant ceux qui veulent frapper la Syrie "au défi de montrer ce qu'ils ont comme preuves" concernant un éventuel usage d'armes chimiques par le régime. Le ministre a par ailleurs prévenu les opposants au régime qu'une telle attaque n'affecterait pas la campagne militaire menée depuis deux ans par Damas contre les rebelles.

Les Etats-Unis prêts à agir

Ces déclarations interviennent alors que les Etats-Unis et leurs alliés semblent de plus en plus déterminés à lancer une frappe contre le régime syrien, après l'attaque soupçonnée chimique qui a décimé la banlieue de Damas le 21 août. "Nous sommes préparés. Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président Barack Obama", a déclaré à la BBC le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel. Hagel a d'ailleurs ajouté que les Etats-Unis allaient bientôt présenter des preuves de l'usage par le régime syrien de Bachar al Assad d'armes chimiques. Selon le Washington post, Barak Obama penserait à une frappe limitée, qui ne durerait probablement pas plus de deux jours. Le Premier ministre britannique David Cameron a, quant à lui, convoqué le Parlement pour un vote, jeudi, sur "la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l'arme chimique".

Les alliés de Damas menacent 

Principal allié de la Syrie, Moscou a de nouveau appelé la communauté internationale à la "prudence". L'autre allié de Damas, à savoir l'Iran, a averti des "lourdes conséquences" qu'aurait une intervention militaire étrangère. Si l'Italie a rejeté mardi une intervention sans approbation du Conseil de sécurité de l'ONU, une éventualité évoquée par Londres, la Turquie s'est dite en revanche prête à rejoindre une coalition même sans consensus à l'ONU. L'Allemagne approuverait, de son côté, une éventuelle "action" si l'usage d'armes chimiques était confirmé.

Mardi, la Ligue arabe a, pour sa part, tenu le président syrien Bachar al Assad pour pleinement responsable de l'attaque chimique du 21 août et invité le Conseil de sécurité de l'ONU à surmonter ses divergences pour agir. Dans une déclaration publiée à l'issue d'une réunion au Caire de ses 22 membres, l'organisation panarabe a également "exigé que tous les auteurs de ce crime odieux soient traduits devant la justice internationale." De son côté, le Maroc condamne le massacre ignoble commis dans la région syrienne de Ghouta, a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de lacCoopération dans un communiqué publié ce mardi, et appelle la communauté internationale à oeuvrer pour trouver une solution à même de sauver le peuple syrien et lui fournir des aides urgentes.

Par Ikram El Ghinaoui
Le 27/08/2013 à 16h27, mis à jour le 28/08/2013 à 00h02