Le ministère de l'Intérieur est sur le point de lancer une enquête sur des subventions accordées par certaines assemblées élues à des associations dans des conditions qui ne sont pas très claires. Le quotidien Assabah, qui rapporte l'information dans son édition du week-end des 5 et 6 septembre, parle d'une «rente» dont bénéficient certaines associations proches des élus et des personnalités politiques locales.
D’après le journal, le ministère aurait reçu un rapport détaillé sur des cas d’associations bénéficiaires qui mèneraient actuellement une campagne électorale avant l'heure au profit de leurs bailleurs de fonds. Assabah, reprenant des sources bien informées, cite un cas particulier à Nador où un document parvenu au ministère fait état de dotations d'environ 2 millions de dirhams, accordées dans des conditions douteuses à certaines associations.
Reprenant cette fois des sources locales, le quotidien souligne que la commune de Nador aurait ainsi privé des associations, qu'elles qualifient de «sérieuses», de subventions de la commune. Celles qui ont pu en bénéficier, poursuit la même source, auraient été choisies sur la base de leur «proximité politique et partisane» avec des instances dirigeantes de la commune.
Naturellement, tout cela s'est passé dans le respect des procédures. L'arrêté communal relatif à la répartition des subventions aux associations a, en effet, été adopté lors d'une session extraordinaire du conseil communal. La procédure du vote s'est faite à la lumière des smartphones des membres du conseil puisque l'électricité était coupée et que personne ne voulait reporter la séance du vote, rapporte le quotidien.
Par ailleurs, le rapport soumis au ministère de l'Intérieur détaille ce qui a été qualifié de mauvaise gestion, notamment sur le volet des subventions et aides accordées aux associations. Entre autres cas cités en ce sens, celui des associations qui ont pu recevoir leur dotation financière alors qu'en réalité, elles n'existent que sur le papier. Des associations fantômes en fait, qui n'ont jamais réalisé aucune action au profit de la ville.
Bref, souligne Assabah, à la lumière des faits qui lui ont été rapportés, le ministère a décidé d'envoyer une commission d'inspection pour enquêter sur cette affaire. Les enquêteurs devraient s’attarder notamment sur les critères retenus par la commission des subventions pour sélectionner les associations qui ont bénéficié de ces aides.
Le comble, relève Assabah, c'est que cette affaire a éclaté au moment où les responsables locaux ne cessent de parler de rationalisation des dépenses, surtout en ces temps de crise sanitaire. Le montant des subventions accordées par la commune aux associations a d'ailleurs été sensiblement réduit, affirme le quotidien.