Les groupes parlementaires de la majorité ont réitéré leur demande d’activer sans délai une mission exploratoire, sur les subventions accordées à l’importation du bétail et des viandes, après le rejet ferme de l’opposition à s’associer à cette initiative.
Cette crispation de certains élus de la Nation s’explique par le refus antérieur de ceux de la majorité de soutenir une commission d’enquête, pourtant réclamée à cor et à cris par l’opposition, sur ce même sujet, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 9 juillet.
Des sources parlementaires confirment que les composantes de la majorité entendent poursuivre leur démarche, quitte à passer outre l’hostilité affichée de l’opposition.
Celle-ci avait d’ailleurs déjà claqué la porte de la commission des secteurs productifs, chargée d’amorcer les préparatifs de cette mission exploratoire.
Les groupes de l’opposition, dont les dissensions internes se sont accentuées ces dernières semaines, dénoncent avec véhémence le recours unilatéral de la majorité au vote, pour imposer sa propre proposition, reléguant ainsi celle du groupe Haraki (soit du Mouvement Populaire) au second plan. À quelques semaines de la fin de la session législative, cette manœuvre semble viser à éprouver la cohésion de l’opposition autour d’un dossier hautement sensible.
Les subventions à l’importation du bétail ont en effet suscité une vive controverse, tant au sein de l’hémicycle du Parlement que dans l’opinion publique, notamment après les accusations portées contre certaines entreprises de s’être accaparé quelque 13 milliards de dirhams, entre les aides directes à distribuer et les exonérations fiscales à prévoir.
L’opposition, quant à elle, estime que son retrait compromet la viabilité même de la mission exploratoire, et invoque l’article 143 du règlement intérieur du Parlement, qui impose une représentation équilibrée entre majorité et opposition, ainsi que la désignation conjointe d’un président et d’un rapporteur–ce dernier devant nécessairement émaner des rangs de l’opposition.
La majorité, en revanche, privilégie une autre approche: plutôt que d’attendre une position officielle des groupes parlementaires, elle mise sur des négociations au cas par cas avec les députés d’opposition.
Elle justifie son insistance sur une mission exploratoire –plutôt qu’une commission d’enquête– par des impératifs d’efficacité et d’alternance politique, rappelant que la précédente mission avait été présidée par l’opposition.
Un argument renforcé par le délai réduit des missions exploratoires, dont les conclusions doivent être remises sous deux mois, contrairement aux commissions d’enquête, souvent plus longues, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Certains députés avaient suggéré une fusion des demandes, notamment celle du groupe Haraki, axée sur les dysfonctionnements dans la commercialisation des viandes rouges et l’absence de contrôle des prix.
Mais ce dernier campe sur ses positions, revendiquant la légitimité de sa proposition, la première à avoir abordé la question.








