Sortie de Benkirane contre Akhannouch: la majorité gouvernementale tente de désamorcer la crise

Saâd-Eddine El Othmani et Abdelilah Benkirane.

Saâd-Eddine El Othmani et Abdelilah Benkirane. . Le360 : Adil Gadrouz

Les chefs des six partis politiques de la majorité, dont Saâd-Eddine El Othmani, se sont réunis, jeudi soir 8 février, sur fond de la dernière sortie tonitruante d'Abdelilah Benkirane, ex-SG du PJD, contre Aziz Akhannouch, a appris vendredi le360 de sources concordantes.

Le 09/02/2018 à 11h27

La réunion des partis de la coalition gouvernementale a eu lieu à la résidence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, selon les sources de le360. «Nous avons évoqué tous les sujets, y compris le climat de tension qui règne au sein du gouvernement et la polémique née suite aux déclarations de Benkirane» contre le ministre de l'Agriculture et patron du RNI, Aziz Akhannouch, a déclaré à le360 le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser. Et d’affirmer: «la majorité a décidé de continuer à travailler et de maintenir son union».

On a appris, par ailleurs, auprès de l’entourage d’El Othmani, que les conclusions de cette rencontre seront dévoilées par ce dernier en personne. 

Rappelons qu'Abdelilah Benkirane a signé un grand retour sur la scène politique et au sein de son parti, à l’occasion du 6e congrès national de la jeunesse du PJD, tenu samedi dernier. Il a surtout profité de l'occasion pour critiquer Aziz Akhannouch et le RNI. Face à la direction du PJD et à un El Othmani qui donnait l’impression de vivre un cauchemar, l’ancien secrétaire général du parti islamiste a, pour régler ses comptes, monopolisé la parole pendant une heure entière.

Reprenant son ton ironique d’antan, Benkirane s’est interrogé sur la «voyante» qui aurait prédit au patron du parti de la Colombe une victoire électorale en 2021. Il est allé plus loin en mettant en garde Aziz Akhannouch contre les dangers du cumul de la fortune et du pouvoir.

Sur sa lancée, Abdelilah Benkirane a également attaqué l’USFP de Driss Lachgar, sans pour autant nommer ce dernier. «Nous sommes des monarchistes, mais pas des mokhaznis», a déclaré Benkirane devant la jeunesse de son parti. L’ancien secrétaire général a également fait allusion à une éventuelle dissolution du parti, ce qui reste incompréhensible. S’adressant à son successeur Saâd-Eddine El Othmani, Benkirane a, en effet, déclaré qu’il faudrait dissoudre le parti si le roi en formulait le souhait. Au PJD, comme au sein de la majorité, les déclarations de Benkirane ont provoqué bien des remous.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 09/02/2018 à 11h27