La participation du roi Mohammed VI au sommet UA-UE qui a eu lieu à Abidjan a été largement commentée par la presse nationale. La majorité des journaux a souligné, dans les éditions de vendredi 1er décembre, le remarquable travail de la délégation conduite par le souverain.
Pour Al Massae, «le roi a mis fin à des décennies d’animosité avec l’Afrique du Sud». La poignée de main entre Mohammed VI et Jacob Zuma est historique à plus d’un titre, car elle affirme que les relations entre les deux pays ne sont plus aussi froides qu’elles étaient durant ces dernières années à cause de la position de l’Afrique du Sud concernant le dossier du Sahara.
Al Massae explique que la rencontre entre le souverain et Jacob Zuma, qui a eu lieu en marge du sommet d’Abidjan, a pris tout le monde de court, sachant que Zuma a été l’un de ceux qui ont mené campagne contre le retour du Maroc à l’Union africaine.
La MAP, citée par Al Massae, explique que l’entretien entre les deux chefs d’État était «chaleureux et empreint de franchise et de bonne entente, les deux chefs d’État ont convenu de travailler ensemble, main dans la main, pour se projeter dans un avenir prometteur, d’autant plus que le Maroc et l’Afrique du Sud constituent deux pôles importants de stabilité politique et de développement économique, respectivement à l’extrême nord et l’extrême sud du continent».
Assabah estime qu’une nouvelle page s’ouvre dans les relations avec l’Afrique du Sud. Pour le quotidien, cette rencontre est une gifle pour l’Algérie et le Polisario, surtout que les deux chefs d’État ont convenu de maintenir un contact direct et de se lancer dans un partenariat économique et politique.
Pour l’expert en géostratégie, Cherkaoui Roudani, cité par Assabah, cette rencontre débouchera sur une transformation structurelle de l’UA et qui va lui apporter plus de dynamisme pour répondre aux attentes des peuples du continent. Pour l’expert, le Maroc va concrétiser ce que les autres dirigeants n’ont pas réussi à faire, à savoir la création d’une vraie coalition de coopération sud-sud dans plusieurs domaines et en particulier celui de la migration qui a été le thème central de ce sommet.
Le désarroi des séparatistes
Al Akhbar a choisi de revenir en détail sur le discours du roi qui a appelé les chefs d’État à l’action. Dans son discours, le roi a rappelé une triste réalité, à savoir que les «groupements régionaux auraient pu être plus efficaces face à cette situation. Et l’on peut à juste titre penser que, si l’UMA avait réellement existé, nous serions plus forts face à ce défi. Or, hélas, l’UMA n’existe pas! Et les flux migratoires, à la faveur de conflits régionaux, sont souvent la proie de réseaux de trafic divers, allant des stupéfiants aux filières terroristes. Mon pays, le Maroc, en fait les frais depuis longtemps, et aujourd’hui encore».
Le souverain, rappelle le journal, a tenu à corriger ce qu’il a qualifié de «mythe infondé». «La migration africaine n’est pas, de manière prédominante, intercontinentale. Elle est d'abord interafricaine: sur 5 Africains qui se déplacent, 4 restent en Afrique».De son côté, Al Ahdath Al Maghribia a choisi de titrer sur les six victoires du Maroc au sommet d’Abidjan. Le journal a aussi évoqué la rencontre entre Mohammed VI et Zuma. Il est par ailleurs revenu sur l’entrevue avec le président angolais João Lourenço. Il s’agit de la première rencontre entre les deux dirigeants depuis la signature, le 19 juin dernier à Rabat, d’un accord relatif à la coordination de leurs efforts politiques. La troisième victoire marocaine, selon Al Ahdath, est le discours de Moussa Faki, président de la Commission de l'Union africaine. Ce dernier a déclaré que l’Afrique a reconquis son unité avec le retour du Maroc. La quatrième victoire verse dans le même sens que la précédente. Il s’agit du discours prononcé par Alpha Condé qui a reconnu l’engagement marocain pour l’Afrique.
Le journal rappelle que la participation du souverain a complètement changé la donne. Alors qu’avant le sommet, les débats étaient houleux quant à la participation ou non du Polisario, l’arrivée du roi au sommet a relégué cette question aux oubliettes.
Le journal souligne enfin comment le représentant du Polisario a suivi avec éblouissement l’accueil exceptionnel réservé à Mohammed VI.