La session d’avril, qui intervient avec la fin de l’année sociale et de la campagne agricole, aura été cette année très animée. Au cours de son premier passage au cours de l’actuelle session devant les députés, dans le contexte des questions de politique générale, le chef du gouvernement a eu droit à un échange serré sur des questions liées à la politique agricole et à la souveraineté alimentaire.
A la deuxième Chambre, le chef de l’Exécutif a été interpellé sur les résultats du dialogue social et sur la politique sociale de son équipe en général, relaie Assabah ce lundi 15 mai.
Cela a d’ailleurs été l’occasion de mettre en avant les attentes des parties sur le dialogue social. C’est justement sur ce point précis que le Parlement est attendu, l’institution législative étant en effet censée de trancher les dossiers de la couverture sociale, la réforme de la retraite et la loi sur la grève.
Or, dès les débuts de son mandat, le gouvernement Akhannouch n’a pas voulu se soumettre aux contraintes d’un agenda législatif qu’il aurait fixé. Une fois aux commandes du gouvernement, Aziz Akhannouch a donc commencé à travailler selon l’ordre des priorités.
D’abord, la généralisation de l’AMO, et, en parallèle, le lancement du chantier de la réforme de la santé.
Dans le même temps, explique le quotidien, le gouvernement a poursuivi la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement.
Une autre série de réformes est ensuite attendue. Celles-ci font d’ailleurs l’objet de tractations entre les partenaires sociaux. La réforme de la retraite et de la législation du travail en fait ainsi partie, ainsi que l’élaboration de la loi sur la grève et d’une loi organique relative aux syndicats.
Il y a aussi toutes les questions liées au rehaussement du pouvoir d’achat des citoyens, la réforme fiscale, la réforme de la Caisse de compensation ainsi que la mise en œuvre effective du système des aides directes aux catégories les plus défavorisées de la population.
Le gouvernement aura également à élaborer toute une série de textes d’application de lois déjà promulguées, mais dont la mise en œuvre a été retardée, justement à cause de l’absence de ces décrets.
Sur le plan politique, poursuit le quotidien, le gouvernement a jusqu’ici pu tirer un grand profit de l’éclatement de l’opposition. Avec le conflit, parti pour durer, entre les islamistes et la direction de l’USFP, et ainsi que le différend entre les deux partis, et les autres formations de l’opposition, le PPS et le MP notamment, le jour où le chef du gouvernement aura affaire à un front uni de l’opposition paraît encore lointain.
Pour le moment, et cela, le chef du gouvernement, tout comme l’opinion publique ont pu le constater, le PPS et le MP tentent tant bien que mal d’unir leur effort. Cela s’est traduit par des questions, pour ne pas dire des interventions, plutôt virulentes, des groupes parlementaires des deux partis lors de la dernière séance de questions de politique générale.
Cela dit, souligne le quotidien, l’été sera très chaud. Les débats au Parlement aussi, si le gouvernement venait à déposer une réforme de la retraite avec une mesure portant l’âge de départ à la retraite dans le secteur privé à 65 ans.
Une situation qui risquerait d’avoir pour conséquence, prévient Assabah, des grèves dans tous les secteurs sociaux et productifs.
Le Parlement aura également à débattre de la question de l’eau et du droit d’accès au citoyen à cette ressource vitale, ainsi que du dossier très polémique des cultures consommatrices en eau.
En même temps, le Parlement aura également à plancher sur d’autres sujets non moins brûlants, comme la réforme du code pénal, du code de la procédure pénale et du code de la procédure civile, avec également le non moins animé thème des libertés individuelles.