Selon un ministre du Polisario, la «RASD» n’existe pas et son chef, Brahim Ghali, n’est qu’un réfugié sans pouvoir

Brahim Ghali, chef du Polisario. 

Brahim Ghali, chef du Polisario.  . DR

C’est un très gros pavé que vient de jeter dans la mare un haut dirigeant du Polisario, Mustapha Sidi El Bachir, chargé de la diaspora, actuellement à Paris. Selon ce «ministre» en exercice, ceux qui qualifient la «RASD», son président et ses ministres de fantomatiques ont parfaitement raison.

Le 22/12/2021 à 17h16

Intervenant lundi dernier, 20 décembre2021, à Mantes-la-Jolie, une ville située en France, devant une poignée de Sahraouis immigrés en Europe et issus des camps de Lahmada en Algérie, Mustapha Sidi El Bachir, soi-disant ministre du Polisario chargé «des territoires et de la diaspora sahraouie», a tenu des propos qui pourraient lui interdire désormais de revenir en Algérie, sous peine d’être interné au bagne de Dhaybia, voire liquidé physiquement.

En effet, Mustapha Sidi El Bachir reconnaît aujourd’hui qu’il est lui-même un ministre de pacotille, tout comme la «RASD», qui n’est pas un Etat, selon ses propos. Car «depuis 46 ans, nous dépendons de l’Algérie et sollicitons quotidiennement son aide pour avoir de l’eau, le gaz, le gasoil et les armes. Nous ne pouvons rien faire à nous seuls», explique-t-il.

Ce langage inhabituel vise surtout à prouver aux Sahraouis de la diaspora, qui sont censés être sous la tutelle du «département» qu’il dirige, son incapacité à leur éviter les tracasseries, devenues récurrentes, des autorités portuaires et aéroportuaires algériennes. Le dirigeant du Polisario a déclaré à ces expatriés qu’il serait mieux pour eux de ne pas revenir de sitôt dans les camps de Lahmada. Car fini est le temps où les Sahraouis d’Europe pouvaient entrer en Algérie et se contenter de filer aux agents des frontières une «petite somme d’argent ou même un flacon de parfum», selon ses dires, pour avoir facilement des papiers d’entrée et de sortie pour tous genres de véhicules et de marchandises.

Aujourd’hui, pour résoudre ces problèmes, de voitures surtout, il «faut remonter chez la primature ou le ministère algérien des Affaires étrangères qui nous font, depuis l’époque des anciens ministres (Djerad et Boukadoum, Ndlr) des promesses jamais tenues», a affirmé Mustapha Sidi El Bachir.

D’ailleurs, ce dernier estime que même le soi-disant président de cet Etat inexistant qu’est la «RASD» n’est lui aussi qu’un «simple réfugié sahraoui», sans le moindre pouvoir, alors que son ministre dit des Affaires étrangères et son Premier ministre vivent à Alger et ne connaissent rien à la situation des Sahraouis des camps ou de la diaspora.

«Pour ne pas vous mentir, ni me mentir à moi-même, sachez que je ne suis pas un ministre, mais un simple réfugié. Soyons donc réalistes, les pieds sur terre, et évitons le mensonge et les illusions, car notre prétendu ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ould Salek, est basé à Alger à ne rien faire, alors que le Premier ministre, Bouchraya Beyoune, n’est chef d’aucun gouvernement. Quant à Brahim Ghali, c’est un réfugié, inscrit en tant que tel sous le nom de Ghali Sidi El Mustapha, sans Brahim. Pour le Haut-commissariat aux réfugiés, il n’a pas le statut d’un quelconque chef d’Etat, ni même celui de cadre».

Pour rappel, Mustapha Sidi El Bachir était, au printemps dernier, lors de la rocambolesque hospitalisation en Espagne du chef du Polisario, pressenti parmi les successeurs potentiels de ce dernier. Mais cet ancien ministre de l’Intérieur du Polisario a été rétrogradé, depuis le 1er novembre dernier, au rang de «ministre» des territoires dits occupés et de la diaspora.

Il reste à savoir comment les dirigeants de la RADP (République algérienne démocratique et populaire) vont réagir au déni d’existence de la RASD par un ministre en exercice. Les services marocains, avec le concours de «l’entité sioniste», ont dû probablement le droguer avec un sérum de vérité.

Par Mohammed Ould Boah
Le 22/12/2021 à 17h16