Le secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration, Theo Francken, fait parler de lui à travers un nouveau scandale. Répondant au tollé soulevé par "sa décision d'inviter une délégation soudanaise officielle en Belgique pour identifier les migrants illégaux soudanais dans la perspective de leur rapatriement", il a trouvé une étrange parade pour justifier le fait de "traiter" avec le régime (dictatorial) de Khartoum.
Dans une interview publiée samedi par les journaux belges La Libre Belgique et La Dernière Heure, il s'est hasardé à établir un parallèle assez bizzaroïde. "Il y a beaucoup de régimes dont on peut douter, de pays où les droits de l’Homme ne sont pas respectés. À ce moment-là, on ne peut pas parler avec le Maroc non plus. Quand je vois les rapports de Human Rights Watch, d’Amnesty International, je ne peux que constater ces violations", a-t-il aboyé, sans réaliser le ridicule de cette sortie indigne d'un ministre, de l'Etat et du peuple belge qu'il est censé représenter.
Ce pseudo-ministre, qui ne jure que par les "rapatriements" et "les centres fermés" quand il s'agit d'immigration, n'en est pas à sa première sortie anti-marocaine. En témoigne son statut Facebook de 2011, dans lequel il s'en prenait aux immigrés marocains accusés de "n'apporter aucune valeur ajoutée à la Belgique". En témoigne aussi son email du 2 mai 2007, dans lequel il reprochait aux Marocains d'être "des petits cons"!
Ce parangon du nationalisme flamand devait justifier la hausse d'agressivité dans son pays par la forte communauté marocaine qui vit dans la capitale belge. "Cela n’a rien à voir avec nous mais avec le nombre élevé d’islamistes et de petits cons marocains. [...] Tous les musulmans en dehors de Bruxelles? Ce serait amusant", avait-il lâché, sans autre forme de procès.
Sa dernière récidive dénote son aversion crasse pour les étrangers et la communauté marocaine en particulier, dont l'apport au royaume de Belgique n'est toutefois pas à démontrer. Cette nouvelle sortie xénophobe lui a valu une véritable volée de bois vert de la part de la société civile belge. A sa tête, le président de la Ligue des droits de l'Homme, Alexis Deswaef, qui l'a accusé d'"agir en bandit". "Theo Francken viole la Convention européenne des droits de l'Homme, agit comme un "bandit", en cachette. Il sait que ce qu'il fait est illégal. Qu'un secrétaire d'Etat puisse s'abaisser à faire cela pour son projet politique de nettoyer Bruxelles plutôt que de s'attaquer aux problèmes de fond est lamentable", a déclaré Me Deswaef.