Santé: une stratégie nationale pour limiter le gaspillage des médicaments

Amine Tahraoui, ministre de la Santé.

Revue de presseFace au gaspillage de médicaments et au manque de médecins, le ministère de la Santé lance une nouvelle plateforme logistique nationale unifiée afin d’aiguiller l’approvisionnement régulier des établissements de santé publics en médicaments et équipements médicaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 22/07/2025 à 18h17

Chaque année, l’expiration des médicaments et les ruptures d’approvisionnement engendrent un gaspillage coûteux pour les finances publiques.

Sur un budget annuel estimé à 3,6 milliards de dirhams, ces pertes représentent un véritable fardeau pour le système de santé.

Pour y remédier, le ministère de la Santé prévoit de mettre en place, d’ici 18 mois, une plateforme logistique nationale unifiée, annonce le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 23 juillet.

L’objectif est d’assurer l’approvisionnement régulier des établissements de santé publics en médicaments et équipements médicaux, tout en répondant aux besoins spécifiques des groupements sanitaires territoriaux.

Interrogé à ce propos devant la Chambre des représentants, le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, a également confirmé avoir trouvé un terrain d’entente avec les acteurs du secteur pour finaliser un nouveau décret encadrant la baisse des prix des médicaments.

Une fois adopté, ce texte permettra, selon lui, de réduire sensiblement les prix tout en conciliant la protection du consommateur et la promotion de la production locale, écrit-on.

Ce projet de réforme, élaboré dans le cadre d’une large concertation, après plus de 30 réunions avec les fédérations industrielles, les syndicats de pharmaciens et les organismes d’assurance, introduit plusieurs mesures innovantes.

Il s’agit de raccourcir les délais de révision des prix, appliquer la réforme de manière progressive pour préserver la stabilité du marché, maintenir l’accès aux médicaments à bas coût et encourager la fabrication nationale.

Le projet de loi, aujourd’hui finalisé, sera soumis prochainement à l’adoption du Conseil de gouvernement.

Pour Amine Tahraoui, cette réforme marque une rupture avec les approches précédentes, en intégrant des dimensions juridiques, techniques, économiques et sociales.«Le gouvernement a fait du système de fixation des prix un choix souverain et responsable, qui dépasse la seule logique technique pour intégrer une portée sociale et économique forte. L’objectif est clair: renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, garantir un accès équitable aux traitements et stimuler l’investissement national dans ce secteur stratégique», a-t-il affirmé.

Parallèlement, le ministère de la Santé a annoncé un plan ambitieux pour combler le déficit en ressources humaines. En 2025, deux promotions complètes de médecins spécialistes seront recrutées, portant à 661 le nombre total de nouveaux médecins affectés dans les hôpitaux publics.

Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à accélérer l’intégration des compétences médicales et à mettre fin au système de nominations provisoires, longtemps critiqué.

Selon Amine Tehraoui, cette répartition cible en priorité les régions souffrant d’un manque criant de services de santé, dans le but de réduire les inégalités d’accès aux soins.

En complément, 543 postes supplémentaires de médecins spécialistes seront pourvus dès septembre 2025, à l’issue du processus de mobilité actuellement en cours, rapporte aussi Al Ahdath Al Maghribia.

Le ministre a souligné que ces efforts s’accompagnaient d’incitations concrètes pour rendre l’exercice de la médecine plus attractif, notamment dans les zones reculées, grâce à de meilleures conditions de travail et des dispositifs de motivation.

Dans une perspective durable, le ministère poursuit la mise en œuvre de la convention-cadre signée en 2022 avec les ministères de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, de l’Innovation, de l’Économie et des Finances.

Ce partenariat vise à renforcer la densité des professionnels de santé d’ici 2030 à travers un programme national ambitieux, reposant sur la formation continue, un recrutement optimisé et une répartition plus équitable des compétences sur l’ensemble du territoire.

Par La Rédaction
Le 22/07/2025 à 18h17