Le ministre El Houssaine Louardi vient d’annoncer un plan en quatre axes pour en finir, ou du moins alléger, les maux de la santé publique. En effet, et selon ce que rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end des 17 et 18 juin, ce programme d’action, qui sera déployé entre 2017 et 2021, vise à renforcer de manière substantielle les services de santé à travers le Royaume.
Concrètement, le ministre promet de pérenniser les chantiers de réforme lancés par le ministère ainsi que de renforcer les programmes de base de santé. Il s’agit, et c’est un premier axe, du programme national de vaccination et la mise en œuvre et la génération de l’AMO, entre autres chantiers en cours.
Dans un deuxième axe, le ministère s’engage à améliorer l’accès à la santé qu’il promet d’ériger en «service public» à proprement parler. Cela en mettant l’accent sur l’aspect «services» et en donnant toute l’importance à l’usager. C’est parce que, affirme le ministre, toutes les réformes engagées jusque-là n’ont pas eu d’impact direct sur les citoyens, notamment dans les zones reculées.
Le quotidien affirme que le ministère s’apprête à doter chaque commune d’une ambulance, chaque province d'une imagerie par résonance magnétique (IRM) et chaque hôpital régional d’un scanner. En ce sens, annonce le journal, le ministère vient de passer commande pour 23 scanners. Par ailleurs, affirme le ministre cité par le journal, le secteur privé sera également mis à contribution dans ce plan d’action quadriennal. C’est ainsi que le ministère a reçu, à ce jour, pas moins de 111 demandes d’ouverture de nouvelles cliniques dans des régions non couvertes jusque-là comme Khouribga, El Kelaâ des Sraghna et Dakhla.
Pour ce qui est des ressources humaines, et c’est le troisième axe de ce plan d’action, le ministère vient de mobiliser pas moins de 1.500 postes budgétaires cette année en plus des postes réservés aux centres hospitaliers universitaires et ceux prévus pour les dix nouveaux hôpitaux qui seront ouverts prochainement. Ce qui fait, au total, 4.200 nouveaux postes budgétaires programmés par le ministère pour cette période. Un chiffre qui, selon le ministre, reste insuffisant vu l’ampleur du déficit enregistré en la matière.
C’est pour cela que le ministère se retourne, de nouveau, vers le secteur privé. En effet, le département de la Santé prévoit de faire appel, surtout dans les zones reculées, aux médecins du secteur privés qui seront payés à l’heure pour officier dans les hôpitaux publics. Le ministère explore également l’éventualité de faire associer les collectivités territoriales à cet effort. Certaines régions et autres collectivités territoriales ont ainsi fait part de leur volonté de fournir plusieurs centaines de postes budgétaires pour recruter des médecins dans les centres hospitaliers relevant de leur territoire.
Le dernier axe, et non des moindres, sur lequel est bâti le programme d’action du ministère, concerne la gouvernance du secteur de la santé. A ce niveau, le département de Louardi planche sur la création de douze inspections régionales du ministère au lieu de se contenter de la seule inspection générale de ce département. De même qu’il sera question de la concrétisation de l’Agence nationale des médicaments, un organisme indépendant qui replacera l’actuelle direction des médicaments au ministère.