C’était prévisible. A chaque fois que le Maroc avance dans son dossier sur le Sahara, les médias algériens et autres porte-voix du mouvement séparatiste Polisario virevoltent et font feu de tout bois. Depuis toujours, on ressasse la même litanie pour attaquer le bien-fondé de la position du Maroc et son droit à recouvrer ses provinces sahariennes. C’est le cas, tout récemment d’un certain Haiba Abbas (prétendument «ambassadeur itinérant de la république sahraoui en Inde -bien que le gouvernement indien ne reconnaît pas ce poste-).
Pourtant, beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis la Marche verte en 1975, et l’adoption, le 21 novembre 1979 de la résolution 34/37. Aujourd’hui, la «nature de la question du Sahara» a changé.
Rudroneel Ghosh, en journaliste spécialisé chez "The Times of India" à Delhi, ayant suivi l’évolution de ce dossier depuis le début, explique, en 14 points, pourquoi le plan marocain d’autonomie est crédible. Voici en résumé, les éléments clés d’une lecture apaisée de ce dossier qui perdure depuis plus de 40 ans:
1- La récente visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans les camps de Tindouf a été très controversée. En décrivant la présence du Maroc au Sahara comme une "occupation", il a exposé son "approche blâmable" qui nie les progrès réalisés à travers le processus onusien.
2- L'identité du "Sahraouis" est, en fait, au cœur du litige. A ce jour, aucune conclusion satisfaisante sur cette question n'a été trouvée. Les gens qui font remonter leurs origines familiales au Sahara marocain résident actuellement dans plusieurs autres provinces du Maroc. La composition ethnique et culturelle du Maroc est très hétérogène. Elle englobe des éléments d'origine berbère, arabe, africaine, juive, chrétienne... Par conséquent, il est clairement illogique d'essayer de distinguer une identité "sahraouie" distincte et demander une souveraineté sur cette base.
3- Haiba Abbas est malin en citant partiellement la Résolution 1541 (XV) de l'Assemblée générale sur la réalisation de la "pleine mesure de l'autonomie" pour le Territoire Non Autonome par: (a) l'émergence en tant qu'Etat indépendant et souverain; (b) la libre association avec un État indépendant; ou (c) l'intégration avec un État indépendant. Les principes VIII et IX de la résolution, relatifs à l’intégration du Territoire Non Autonome, selon lesquels cette intégration devrait se produire à travers la réalisation d’un stade avancé de l’autonomie, ont été atteints par le Maroc au Sahara. Ceci est illustré par la réalisation au Maroc du plan de régionalisation avancée.
4- Haiba Abbas décrit les Accords du 14 novembre 1975 à Madrid comme illégaux. Ceci est uniquement son opinion. En fait, les accords de Madrid ont été précédés par l'historique marche verte du 6 novembre 1975, quand environ 350.000 Marocains non armés ont marché vers le Sahara, en brandissant le drapeau marocain et le Coran. La marche a été organisée de cette manière pour souligner la souveraineté historique du Maroc sur la région du Sahara, qui avait été violée par la colonisation espagnole.
5- Il est faux de dire qu'il n'y a jamais eu de liens de souveraineté territoriale entre le Sahara et le Maroc. D'innombrables récits historiques témoignent du fait que les tribus et les habitants du Sahara ont longtemps prêté allégeance au monarque marocain.
6- Le mur de défense marocain a été construit pour renforcer la sécurité au Sahara et prévenir la migration illégale.
7- La reconnaissance de la RASD par l'Union africaine est un sujet de débat. Nous savons tous que certains pays influents au sein de l'UA ont misé sur cette fantomatique entité pour nuire au Maroc. Voilà précisément pourquoi le Maroc ne fait plus partie de l'Union africaine. En outre, l'Inde aujourd'hui ne reconnaît pas la RASD et soutient la thèse du Maroc sur la question du Sahara.
8- Le référendum du Sahara proposé dans le cadre du mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) n'a jamais pu avoir lieu parce que les conditions de cette option n'ont jamais été remplies. La liste électorale provisoire établie par la MINURSO en 1999 a été contestée. Le Maroc voulait que les habitants réels du Sahara votent, alors que le Polisario voulait les mettre hors-jeu et inclure les soi-disant réfugiés sahraouis établis dans d'autres pays.
9- Le gouvernement marocain a rejeté catégoriquement les plans Baker et toute idée d'un référendum avec l'indépendance comme option. Le roi Mohammed VI a souligné, à plusieurs reprises, qu'un niveau élevé d'autonomie est le maximum que le Maroc peut offrir.
10- Le sérieux du plan marocain d'autonomie puise sa force dans la nouvelle constitution. Le gouvernement local dans les provinces du Maroc, y compris au Sahara, est une réalité qui a été encore renforcée par des élections libres et transparentes. Par ailleurs, il est établi que, conformément aux privilèges accordés aux provinces du Sahara, les ressources et les bénéfices provenant de la région - y compris à travers l'exploitation des phosphates - sont réinvestis uniquement au profit de la population locale dans le respect de leurs souhaits.
11- Le soutien de l'Algérie pour le Polisario sans prendre aucune responsabilité dans le processus politique visant à résoudre le conflit est l'une des principales raisons l'ayant fait perdurer. Tout le monde est convaincu aujourd’hui que la situation au Sahara marocain est le résultat d'une guerre par procuration entre le Maroc et l'Algérie. Une solution définitive ne peut être trouvée que si l'Algérie assume sa responsabilité et devient partie à part entière dans ce dossier.
12- Le Maroc a réitéré que l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, est coupable de "partialité". Par conséquent, son plan ne peut être pris au sérieux. Le roi Mohammed VI a récemment blâmé les collaborateurs du secrétaire général Ban Ki-moon de l’avoir mal orienté sur la question du Sahara.
13- La situation déplorable dans les camps de Tindouf et les nombreux incidents et émeutes contre les responsables du Polisario traduisent le mécontentement des habitants.
14- Le roi Mohammed VI a assuré, à plusieurs reprises, que les ressources des provinces du Sahara seront utilisées pour le développement de la population locale en concertation avec elle. C’est déjà une réalité illustrée par les activités de développement local de l'Office Chérifien des Phosphates.