A l’approche de chaque nouvelle échéance du Conseil de sécurité, en l’occurrence la réunion de fin d’avril sur le Sahara, des simulacres de «rapports» élaborés par des groupes de pression sont éventés et présentés comme étant l’émanation de la haute instance décisive de l’ONU.
Ces rapports sont relayés souvent sans discernement. Il en va ainsi d’une «analyse» biaisée et tendancieusement hostile au Maroc proposée par un organisme nommé «Security Coucil Report» (SCR), déclinée par un site séparatiste comme étant une «première mouture» (draft) du rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Une attribution pernicieuse qui, hélas, a induit en erreur nombre de confrères qui ont reproduit de larges extraits du texte du nommé Security council report, une ONG basée à New York, constituée d’anciens fonctionnaires et d’anciens diplomates reconvertis en lobbyistes au service d’agendas extérieurs.
Qui est à l'origine du "rapport" attribué mensongèrement au SG de l'ONU? Une recherche sur le tissu lobbyiste américain permet de découvrir le pot aux roses et connaître les ressorts de fonctionnement de l’officine en question qui a été considérée comme le «porte-voix» de l’instance décisive onusienne.
Ne vous y trompez pas: le SCR n’a rien d’officiel et, à l’instar de milliers d’officines de lobbying aux Etats-Unis, il est lié à des agendas extérieurs. Premier indice et il n’est pas des moindres: le SCR compte parmi les membres de son conseil d’administration un certain Diego Arria, qui n’est autre que l’ancien ambassadeur représentant permanent de la république du Venezuela auprès de l’Organisation des Nations unies. Il a servi en tant qu’ambassadeur de l’ancien dictateur Hugo Chavez dans la période allant de 1991 à 1993.
Le conseil d’administration de SCR compte en son sein, également, le vice-président d'une Fondation américaine dite The John D. et Catherine T. MacArthy, en l’occurrence un certain Joshua Mintz. L'objectif affiché par cette fondation est de soutenir «les réseaux influents qui créent un monde plus juste, plus verdoyant et pacifique». Rien que cela? Il n’en demeure pas moins que cette fondation baptisée du nom de John MacArthy, l’un des plus riches hommes d’affaires aux USA dans les années 70, campe le rôle d'influenceur auprès des décideurs de ce monde, à leur tête les Etats-Unis, au service de parties extérieures.
Un ersatz de «rapport» indubitablement pro-algérien
Que dit ce rapport ? Il débute par la situation à Guerguerat. "Il y a eu des développements significatifs concernant la situation à Guerguerat, dans la partie sud du Sahara occidental, dans la zone tampon, où le Maroc avait depuis août 2016 tenté de construire une route reliant sa position derrière le mur de sécurité à la frontière mauritanienne", relève ledit rapport. "En réaction à la présence marocaine dans la bande, les forces du Front Polisario sont également entrées, ce qui a rendu les deux parties en violation de l'accord de cessez-le-feu de septembre 1991", peut-on encore lire dans le rapport, qui justifie les «incursions répétées» des éléments armés du Polisario dans cette zone tampon par une opération qui n'était pourtant pas militaire, elle a été lancée, à la mi-août 2016, par des forces de sécurité (une dizaine de gendarmes projetés au-delà du mur de défense marocain pour accompagner des éléments de génie civil).
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Ce que le rapport a délibérément omis de souligner, c'est que le Polisario avait dépêché, à la mi-août 2016, une centaine de miliciens à bord de pick-up bardés d’armes lourdes, pour tenter de stopper les travaux à caractère civil, en l'occurrence le terrassement de la route reliant le dernier poste-frontière marocain, situé à l’extrême sud marocain, au premier point frontalier mauritanien, installé au nord de ce pays voisin.
Plus encore, les milices armées dépêchées par le Polisario et stationnées au niveau du couloir dit «Kandahar», nez à nez avec les gendarmes marocains, se sont livrées à des actes de provocation extrêmement dangereux. Un comportement digne des pratiques de piraterie et de gangstérisme. Sur ce point, motus et bouche cousue de la part des rédacteurs dudit «rapport». Mais passons, car il y a pis que pire…
Quand le faux "rapport" relaie la phraséologie tendancieuse du commissaire algérien de l’UA
Faut-il s’étonner que le SCR reprenne littéralement dans son «rapport» toute la phraséologie anti-marocaine servie par la Commission Paix et sécurité (CPS) de l’UA que dirige l’Algérien Smail Chergui? Voilà un florilège d'extraits. «Le ministre des Affaires étrangères du Sahara occidental, Mohamed Salem Ouldsalek, a appelé l'UA à sanctionner le Maroc». «Il a également regretté la démission de Ross et a noté avec une profonde préoccupation que quatre décennies après le début du conflit, tous les efforts visant à trouver une solution ont jusqu'à présent échoué»!
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«La CPS a exprimé l'urgence de résoudre le conflit et a pris plusieurs mesures, notamment en décidant de renforcer le mandat de l'ancien président Joaquim Chissano du Mozambique, en tant que Haut Représentant de l'UA pour le Sahara occidental, afin de faciliter les entretiens directs entre les deux membres Déclare, réactivant le Comité spécial des chefs d'État et de gouvernement sur le conflit et demandant immédiatement à la Commission de l'UA de prendre des mesures pour la réouverture du bureau de l'UA à Laayoune»! Plus encore, ce "rapport" exhume une ancienne revendication algéro-séparatiste et tente de la remettre au goût du jour, en l'occurrence "l'élargissement du mandat de la Minurso au contrôle des droits de l'Homme au Sahara"! Il faut rappeler que ladite revendication avait été rejetée en bloc par le Conseil de sécurité.
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Mais le comble des combles, est quand le SCR évoque la crise suscitée suite à l’expulsion, mars 2017, de 73 fonctionnaires de la composante civile de la Minurso, en représailles contre les propos scandaleux tenus par l’ex-SG de l’ONU, Ban Ki-moon, début mars 2016 à Tindouf, qualifiant le Sahara marocain de «territoire occupé»! Selon l'officine lobbyiste, «le Conseil de sécurité est resté principalement silencieux en raison de l’insistance de certains membres, notamment la France, pays membre permanent du Conseil de sécurité, qui soutient fermement la position marocaine concernant le Sahara occidental».
Par contre, la même officine nous sert une longue tirade au sujet des "soutiens" du Polisario au sein du Conseil de sécurité. «Éthiopie, nouveau membre du CS, reconnaît un Sahara occidental indépendant et devrait défendre les positions de l’UA». «Le nouveau membre, la Bolivie, la reconnaît également et cela se reflète dans ses contributions au Conseil»...
Voilà ce que cela a donné à la fin: un "rapport" complètement dirigé contre le Maroc. Plus encore, le texte dudit rapport a été présenté par des parties interlopes visiblement émerveillées par son contenu anti-marocain comme étant une "première mouture" du rapport du SG de l'ONU, Antonio Guterres. La ficelle était ainsi trop grosse pour passer inaperçue. Ce n'est pas pourtant pas de cet oeil que cela a été vu par certains confrères, qui ont mordu à l'hameçon en reproduisant via leurs supports un contenu 100% algéro-séparatiste.