Après avoir clairement réaffirmé, dans de précédentes déclarations, que la solution au conflit du Sahara passait par le plan d’autonomie marocain et que le règlement du différend devait intervenir dans un délai de quelques mois, le conseiller spécial du président américain pour l’Afrique et le Moyen-Orient, Massad Boulos, est arrivé dimanche 27 juillet à Alger. «Cette étape algérienne place une nouvelle fois la question saharienne au centre des échanges diplomatiques avant une visite attendue au Maroc pour clore sa tournée maghrébine», indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 29 juillet.
Sur la plateforme X, l’ambassadrice américaine à Alger, Elizabeth Moore Aubin, s’est réjouie d’accueillir le haut conseiller Boulos pour «des discussions stratégiques visant à renforcer les priorités communes entre les deux pays». Un message qui témoigne de l’agenda chargé du responsable américain. Boulos a précisé, dans un post publié sur son compte officiel, être arrivé à Alger en provenance de France, où il s’est entretenu avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, la veille. «Prochaine étape: Alger, pour des réunions avec le président Tebboune, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf et le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab», précise le journal, ajoutant qu’il comptait aborder les opportunités de coopération commerciale et les intérêts communs «dans une région stable et prospère». À l’issue de sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune, Boulos a souligné avoir exploré «les immenses opportunités de renforcement de la coopération commerciale, notamment dans le secteur énergétique et au-delà».
«Cela étant, la position américaine sur le Sahara ne laisse aucune place au doute», souligne Al Ahdath Al Maghribia. En avril dernier, Boulos avait réaffirmé que les États-Unis maintenaient «une reconnaissance pleine et entière» de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et soutenaient le plan d’autonomie comme «la seule solution juste et durable» au différend. Une ligne défendue avant lui par Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, lors d’un entretien avec son homologue marocain Nasser Bourita à Rabat. Rubio avait alors précisé que l’administration Trump avait ouvert la voie à cette reconnaissance, qualifiant l’initiative marocaine d’«unique cadre sérieux et crédible» pour parvenir à un règlement définitif, rappelle le quotidien.
Cette visite de Boulos à Alger et les signaux répétés envoyés par la Maison-Blanche placent les autorités algériennes face à une nouvelle réalité diplomatique. Washington réaffirme son soutien à l’autonomie sous souveraineté marocaine, ce qui renforce la position de Rabat et réduit les marges de manœuvre des autres parties. Une dynamique qui s’inscrit dans une vision plus large de stabilité et de développement pour la région.
Cité par Al Ahdath Al Maghribia, Abdelhamid Jmahri, membre du bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), rappelle que Boulos a déjà fixé les contours: l’autonomie comme seule solution, un délai de trois mois et une feuille de route claire impliquant tous les acteurs.
La visite de Boulos intervient quelques jours après des analyses publiées par des médias spécialisés américains, dont Geopolitical Desk, qui évoquent une nouvelle approche impulsée par l’équipe Trump pour repositionner les États-Unis en Afrique. «Cette stratégie miserait sur la logique du deal-making plutôt que sur l’aide classique, confiant à Boulos des dossiers sensibles comme la Libye, le Soudan ou le Sahara». Dans les cercles politiques et médiatiques, ce déplacement est perçu comme une première étape concrète de cette réorientation diplomatique. «Boulos, qui a récemment contribué à rapprocher Kinshasa et Kigali, jouit désormais d’une solide crédibilité auprès de la Maison-Blanche», estime le quotidien.








