Les «regrets» présentés au Maroc par le SG de l’ONU, via son porte-parole Stéphane Dujarric, hier lundi 28 mars, ne concernaient que l’utilisation du terme «occupation» pour qualifier la présence du Maroc dans le Sahara. Or, ne nous y trompons pas!Ban Ki-moon a commis sept dérapages aussi graves les uns que les autres lors de son voyage, le 5 mars, à Tindouf.
«Occupation», le terme de trop !Le SG de l’ONU a utilisé le terme «occupation» pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale, reprenant à son compte, sans le moindre discernement, la thèse de l’Algérie et du Polisario, selon laquelle «le Maroc colonise illégalement le territoire du Sahara». Un mot étrange et étranger à la terminologie des Nations Unies, sachant que ce terme n’a jamais été utilisé par les prédécesseurs de Ban Ki-moon qui ont eu à traiter du dossier saharien, de l’Autrichien Kurt Waldheim à l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali, en passant par le Péruvien Perez De Cuellar ou encore le Ghanéen Kofi Annan.
A contrario de ses prédécesseurs, le SG sortant de l’ONU s’est lui-même décrédibilisé en prenant un flagrant parti pris pour la partie adverse. Mais passons, car l’intéressé n’en est pas à un impair près.
Référendum, ou quand Ki-moon tente de "déterrer" une option fossiliséeUn autre dérapage a entaché le parcours du SG de l’ONU du côté de Tindouf et Alger, en l’occurrence sa référence à la «prédisposition de la Minurso à organiser un référendum d’autodétermination au Sahara», faisant fi, ainsi, des résolutions du Conseil de sécurité, plaidant pour «la recherche d’une solution politique mutuellement acceptable», tout en qualifiant de «crédible» et «sérieuse» la proposition marocaine d’autonomie qui est à la base des négociations engagées en 2007 à Manhasset, en banlieue new-yorkaise.
«Depuis 2004, l'option référendaire n'est plus évoquée par le Conseil de sécurité pour résoudre ce différend régional. Même l'Assemblée générale de l'ONU n'y fait plus référence depuis 2007», rappelle le Maroc, dans sa réaction officielle exprimée ce mardi 29 mars aux «regrets» présumés du SG de l’ONU.
L’appel de Ban Ki-moon à un «référendum» rejoint la thèse contreproductive du Polisario et de son sponsor algérien, restés cramponnés à l’option «indépendantiste» jugée «irréaliste» par le prédécesseur de Christopher Ross, le diplomate néerlandais Peter van Walsum. Et ce n’est pas tout!
Brandissement du signe «V» : défaite de la raisonA ses dérapages verbaux, Ban Ki-moon a combiné des gestes établissant bel et bien sa partialité dans le conflit saharien. La preuve : le brandissement du signe «V» de la victoire en direction d’une population rassemblée par le Polisario pour la circonstance. Victoire contre qui ?
Il s’agit là d’une autre marque d’alignement de Ban Ki-moon sur la thèse algéro-séparatiste, en violation de l’article 100 de la Charte des Nations Unies qui a été claire en exigeant à tout SG de l’ONU de s’en tenir à l’obligation de neutralité et d’objectivité.
Mais ce n’est pas de cette oreille que l'a entendu le SG sortant de l’ONU, qui s’est substitué au Conseil de sécurité, instance décisive de l’ONU et, du coup, la seule habilitée à statuer sur le conflit.
Inclinaison devant le fanion de la «RASD»Autre indice prouvant la partialité du SG de l’ONU, la courbette faite devant l’étendard de la «RASD» lors de son voyage à Tindouf. Un geste d’autant plus inapproprié que cette entité n’est pas membre de l’organisation des Nations Unies.Venant du SG de l’ONU lui-même, ce geste s’avère pour le moins absurde, d’autant plus que Ban Ki-moon est le premier à violer les fondamentaux de l’organisation qu’il dirige !
Ban Ki-moon ne peut exciper de crédibilité dès lors qu’il viole lui-même les règles élémentaires de l’ONU présidant à sa mission.
Bir Lahlou, une «extension» de Tindouf ?Autre marque de la partialité du SG de l’ONU, son déplacement à la localité marocaine de Bir Lahlou, située à l’Est de la ligne de défense des Forces armées royales, et sa participation à une cérémonie sous une tente arborant le fanion du Polisario et ce, en présence de «responsables civils et militaires du Polisario», pour accréditer la thèse prétendant qu’il s’agit d’un «territoire libéré» et non d’un «no man’s land», partie intégrante du Sahara marocain, confié par le Maroc à la Minurso.
En se déplaçant dans une zone tampon, Ban Ki-moon apporte de facto un appui à la thèse des «territoires libérés», avancée par le Polisario. Le SG remet en cause le statut même de ce territoire, tel que reconnu par l’organisation qu’il préside.
Vous avez dit «Congrès des donateurs» ?Dans cette série de dérapages, il y en a un autre édifiant à bien des égards sur la perception biaisée et tendancieuse du SG de l’ONU: son appel à la tenue d’un «Congrès des donateurs» au profit du Polisario. Alors qu’on s’attendait à ce que le SG de l’ONU épingle le front séparatiste sur le vol de l’aide humanitaire internationale destinée à la population de Tindouf, comme l’a bel et bien souligné l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), dans son rapport du 15 février 2015, il a surpris le commun des observateurs par cet appel au don au profit d’un front compromis, avec des généraux algériens et assimilés, dans le détournement, à partir du port d’Oran, des subsides adressés par la communauté internationale à une population affamée et assiégée depuis quarante ans.
«Recensement», quel «recensement» ?Tandis que la communauté internationale attendait que le SG de l’ONU demande aux autorités algériennes d’autoriser un recensement de la population de Tindouf, conformément à la résolution 2218, adoptée en avril 2015 à l’unanimité des quine membres du Conseil de sécurité, il a plutôt avalé sa langue à Alger. Tout le monde sait pourtant que le Polisario et les autorités algériennes refusent le recensement des populations de Tindouf parce que cela mettrait à nu leur petit nombre et réduirait, de facto, les aides accordées aux camps, dont la partie substantielle va dans la poche des hauts responsables polisariens et des généraux algériens.
Ces sept écarts constituent autant de pièces à conviction de la pacialité de Ban Ki-moon dans le conflit du Sahara. Le terme «occupation» n’est que l’arbre qui cache la forêt. Et la tentative d’essayer de focaliser l’attention dessus ne saurait détourner de la longue liste des errements de Ban Ki-moon sur le dossier du Sahara.