«Le Maroc est engagé, comme l’a qualifié le Roi Mohammed VI, dans un grand jihad, dans un développement tous azimuts, au bénéfice du citoyen. Ce développement se réalise grâce à des investissements, aussi bien nationaux qu’étrangers», affirme Zakaria Abouddahab, professeur de droit international, dans cet entretien avec Le360.
Pour ce politologue, le discours que le Roi a prononcé le 6 novembre dernier, à l’occasion de la commémoration du 47e anniversaire de la Marche Verte, est une «feuille de route» à même de permettre la concrétisation de l’acte II du programme de développement des Provinces du sud.
Commentant le gazoduc Nigéria-Maroc, qui prévoit l’approvisionnement en gaz de 13 pays africains, Zakaria Abouddahab estime que ce grand projet, initié par le souverain et le président du Nigéria, «va à n'en pas douter refonder la physionomie de l’Afrique de l’Ouest», où «le Maroc s’inscrit dans un paradigme de développement et d’intégration».
Ce gazoduc va offrir des ouvertures géographiques, politiques et géopolitiques, «dans le sens où on doit [le Maroc, Ndlr] établir des connexions intelligentes», explique cet expert en géopolitique. L’autre volet de la coopération sud-sud prônée par le Maroc concerne, selon Zakaria Abouddahab, le dynamisme que veut insuffler le Royaume à l’espace constitué des Etats africains riverains de l’océan Atlantique.
En juin 2022, rappellle-t-il, les ministres de 20 pays d'Afrique dont les frontières à l'ouest sont bordées par une portion du littoral atlantique ont adopté «la déclaration de Rabat», qui appelle à la réactivation du Secrétariat permanent de la Conférence, dont le siège se trouve dans la capitale marocaine.
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Dans cette déclaration finale, les participants ont salué une idée visionnaire du roi Mohammed VI, qui veut faire de cet espace africain atlantique «un cadre de coopération interafricaine pragmatique et opportune».
Selon Zakaria Abouddahab, ce groupe des pays riverains de l’Atlantique a pour point commun «la connectivité maritime, qui est une force commune pouvant permettre de sceller les complémentarités et promouvoir la navigation commerciale».
Des opportunités qui pourraient inciter le Maroc à entrevoir d'autres ouvertures, à partir de sa façade maritime, non seulement vers l’Amérique latine (qui compte sur l’échiquier mondial, avec le poids grandissant du Brésil, de l’Argentine et du Chili) mais aussi vers les Etats insulaires des îles Caraïbes, de même que de permettre d'autres voies d'échanges avec l’Amérique du nord, soutient le politologue.