L’ONU a de nouveau annoncé dans un communiqué, publié lundi 18 mars, la tenue du deuxième round des pourparlers quadripartites sur le Sahara, jeudi 21 et vendredi 22 mars, dans le château du Rosey, situé en banlieue de Genève, où le président Abdelaziz Bouteflika a été dernièrement hospitalisé.
Dans le même communiqué, le porte-porte de l’ONU assure que toutes les délégations, y compris et surtout celle d’Alger, partie principale au conflit, seront présentes à Genève, sans préciser le niveau de représentation algérienne à cette grand-messe, la deuxième après celle des 5 et 6 décembre 2018, tenue au Palais des Nations unies, dans la capitale suisse.
Il faut noter que l’actuel round intervient en plein ébullition de la rue algérienne, qui se prépare à manifester par centaines de milliers vendredi prochain pour exiger la fin du système Bouteflika et l’avènement d’une deuxième république réellement populaire et démocratique.
Lire aussi : Le Polisario est dans les bagages de Bouteflika
Curieuse coïncidence: le deuxième round des pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, polisario et Mauritanie) coïncidera avec le 5è vendredi des manifestations populaires monstres que connaît l’Algérie depuis le 22 février dernier. Ramtane Lamamra, nommé en février dernier ministre d’Etat conseiller diplomatique auprès de la présidence algérienne, avant d’être désigné en mars courant vice-premier ministre par le clan Bouteflika, se trouvait d’ailleurs ce mardi à Moscou pour tenter de rassurer son allié historique sur la situation en Algérie, malgré la lame de fond populaire qui fait chanceler le régime algérien grabataire, à sa tête le locataire du palais El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika, que les prévisions donnent partant le 28 avril prochain, qui coïncide avec la fin de son 4è mandat.
«Je voudrais vous assurer que l’Algérie est forte. Nous allons surmonter ces obstacles avec dignité. Nous allons en sortir plus forts qu’avant en tant que pays et en tant que peuple», a dit le MAE algérien à son homologue russe, Sergueï Lavrov. Et de surenchérir encore: «Nous continuerons à participer activement dans la résolution des problèmes internationaux et dans la mise en œuvre des principes et des objectifs des organisations internationales dont nous sommes membres».
Des «assurances» lénifiantes, de surcroît trompeuses, et surtout en porte-à-faux avec la situation (déjà) explosive aggravée par la lettre adressée hier lundi par Bouteflika aux Algériens, à l’occasion de «la journée de la Victoire», où il a continué à fuir en avant en esquivant cette revendication principale du peuple algérien frère, soit le départ de tout le régime en place depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962.
Face au désaveu qui lui est infligé par le peuple, combiné aux défections en série enregistrées y compris dans ses propres rangs (association des chouhadas, FLN, UGTA, etc), il apparaît à l’évidence que le régime algérien qui joue sa survie n’a quasiment plus aucune carte à abattre du côté de Genève, au profit de son protégé, le front séparatiste du polisario.
A «J-1» du lancement de Genève 2, le flou persiste même sur la composition de la délégation algérienne et celle du polisario qui va faire le déplacement dans la capitale suisse. Un flou confirmé à le360 ce mardi par une source diplomatique qui a affirmé ne pas savoir encore le niveau de représentation algérienne à cette deuxième manche de pourparlers, dont les travaux seront pourtant lancés ce jeudi 21 mars.
L’onde de choc qui traverse aujourd’hui l’Algérie a en effet brouillé les cartes du régime de Bouteflika, dont l’image a été sérieusement écornée à l’international, a fortiori en interne où il a été complètement "vomi" par le peuple algérien frère.
Lire aussi : Exclusif. Voici l’identité du capitaine polisarien qui s’est rendu aux FAR
La posture critique dans laquelle se trouve ce régime impacte, par un retour de manivelle, le front séparatiste du polisario, véritable orphelin de l’ultime bataille que livre son mentor algérien dans la tentative quasi-impossible de se maintenir au pouvoir. Le séisme populaire que connaît l’Algérie a d’ailleurs produit plusieurs répliques dans les camps de Lahmada, où les digues de la peur se brisent de jour en jour, à la faveur d’une implosion qui s’avère imminente. La défection d'un capitaine du front séparatiste, qui s'est rendu, pas plus tard qu'hier lundi, aux Forces armées royales, atteste du dégonflement du moral des troupes du côté de Tindouf. Elle met en abyme la débâcle d'un front aux abois et peut-être la fin définitive de la supercherie séparatiste.