La rencontre de Köhler avec le MAE algérien, Abdelkader Messahel, a eu lieu le 2 mars à Francfort, apprend le360 auprès de sources sûres. Elle est donc intervenue bien avant la réunion tenue par l'émissaire onusien avec la délégation du polisario présidée par Khatri Addouh, les 4 et 5 mars, à Berlin.
La primauté accordée par le médiateur Köhler à la délégation algérienne conduite par Messahel confirme ainsi le rôle central d'Alger dans le différend régional créé autour du Sahara, reléguant ainsi au dernier rang le polisario, sachant que le pouvoir de décision se trouve du côté du Club des Pins, à Alger, et non à Rabouni, QG du front séparatiste du polisario.
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Il faut noter aussi que Horst Köhler a entamé ce nouveau ballet de concertations en prévision du deuxième round de pourparlers prévu dans la deuxième quinzaine de ce mois, par une première rencontre tenue à Paris les 27 et 28 février dernier avec la délégation marocaine conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
Le Conseil de sécurité était on ne peut plus clair en recommandant à l'ancien président allemand de consulter le Maroc en premier lieu avant la prise de toute initiative allant dans le sens de la relance du processus de dialogue destiné à trouver une issue politique réaliste et réalisable au contentieux régional autour du Sahara.
Il en ressort que, dans l'ordre des rencontres établi par Köhler, le Maroc vient en premier lieu, suivi d'Alger, partie principale du conflit, alors que le polisario vient en dernier lieu. Un ordre qui est loin d'être le fruit du hasard, eu égard au rôle central d'Alger dans la genèse et l'entretien du conflit plus que quarantenaire créé autour du Sahara.
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Pour rappel, l'Algérie a été citée au moins trois fois dans la dernière résolution 2440, adoptée fin octobre 2018, à la majorité des Quinze membres du Conseil de sécurité. La participation du MAE algérien, Abdelkader Messahel, au premier round des pourparlers quadriparties, organisé les 5 et 6 décembre 2018, au Palais des Nations unies, à Genève, confirme cette vérité.
Contrairement à la propagande algéro-séparatiste, Alger ne participe pas à ces pourparlers à titre d'"observateur", mais en tant que principal protagoniste du conflit.