L’African national congress (ANC), principal parti ayant mené la lutte contre le régime ségrégationniste en Afrique du Sud, sous la houlette de son icône, feu Nelson Mandela, va-t-il finalement changer sa position radicale de soutien aux séparatistes du Polisario? C’est la question que se pose le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 27 août, tout en relevant que, selon plusieurs observateurs et analystes, un changement en faveur de la reconnaissance de la marocanité du Sahara n’est pas à exclure.
En atteste la récente visite à Rabat, mi-juillet dernier, de Jacob Zuma, ancien président sud-africain (2009-2018), actuel chef de la 3e force politique du pays, avec son parti Mkhonto we Sizwe (MK), chef de file de l’opposition au gouvernement de Pretoria.
Le parti MK a été fondé en 1961 par Nelson Mandela, avant de se diluer dans l’ANC, parti historique qui reconnait par ailleurs le soutien du Royaume dans la lutte contre le régime déchu de l’apartheid en Afrique du Sud. Le MK étant donc un parti originel en Afrique du Sud, il n’est pas écarté que le gouvernement sud-africain lui prête une oreille attentive et opère un revirement dans son actuelle position anti-marocaine.
En effet, la position courageuse prise par Jacob Zuma est un prélude de ce changement en Afrique du Sud, puisque Zuma est devenu, ces derniers mois, un grand défenseur de l’intégrité territoriale du Royaume. Lors d’une conférence tenue récemment dans la capitale ghanéenne, Accra, l’ancien président sud-africain a affirmé devant un imposant auditoire que le soutien à la marocanité du Sahara contribue à l’unité du continent africain, sa stabilité et son développement dans la complémentarité entre tous ses pays.
Il a ainsi réitéré son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara, comme seule solution à ce différend. Toute autre solution n’est que division de l’Afrique et ne peut servir que de sombres agendas étrangers, a-t-il déclaré. Zuma a ainsi précisé que le jeune-vieux parti qu’il dirige s’inspire essentiellement du panafricanisme de son fondateur, Nelson Mandela, qui a toujours prôné l’avènement d’une Afrique forte et unie.
Zuma a rappelé que c’est suite à un mémorandum, présenté par plusieurs sections au secrétariat général de son parti, qu’un débat interne approfondi avait été ouvert, après quoi il a été décidé de renforcer les relations avec le Royaume du Maroc, jugé comme un acteur incontournable sur l’échiquier africain et international, et l’un des principaux soutiens de la lutte du peuple sud-africain contre l’apartheid.
Le mémorandum du parti MK a insisté sur le fait que l’ANC, à son tour et en respect des idéaux de Nelson Mandela, devait prendre en compte le poids africain du Maroc et tisser avec lui des relations en vue de mener à bien les politiques et stratégies au service du continent africain. Cela passe bien évidemment par la reconnaissance par l’actuel gouvernement de Pretoria de la marocanité du Sahara, dans le cadre de la dynamique mondiale actuelle versant dans ce sens.







