Incontestablement, c’est la plus grande Marche qui ait jamais été organisée au Maroc. Celle qui s’est déroulée, hier dimanche 13 mars à Rabat, à l’appel des partis politiques nationaux, des centrales syndicales et des composantes de la société civile, en signe de protestation contre les propos irresponsables et délibérément hostiles à l’intégrité territoriale du royaume tenus par le secrétaire général de l’ONU lors de son voyage à Tindouf et Alger.
Voilà ce que cela a donné en termes de chiffres: près de trois millions de personnes, dont 12.000 Sahraouis arrivés des provinces du sud, ont répondu à l’appel de la patrie. Un chiffre jamais égalé dans l’histoire des marches nationales, et qu’il faut désormais inscrire en lettres d’or dans les annales des manifestations de masse records.
Une capacité de mobilisation hors-pair
Quand on constate que le mot d’ordre de cette manifestation monstre a été décrété à peine 48 heures auparavant, précisément vendredi 11 mars, que toutes les régions, les villes, les communes, voire les villages les plus éloignés du royaume, ont pu rallier, en l’espace de deux journées, la capitale du royaume pour participer à cette Marche, l’on ne peut qu'être impressionné par cette époustouflante capacité de mobilisation du peuple marocain.
La grand-messe populaire de dimanche a aussitôt pris les allures d’une déferlante humaine gigantesque ayant investi, dès les premières heures de cette journée dominicale, les principales artères de Rabat, pour offrir, sous le regard des objectifs et des caméras de télévision, nationaux et étrangers, l’image d’un peuple soudé, solidaire et unanime pour repousser, avec force et fermeté, toute tentative pour porter atteinte à son intégrité territoriale, le cas échéant celle du SG de l’ONU, Ban Ki-moon.
Une mobilisation populaire qui a rappelé curieusement celle de la Marche verte du 6 novembre 1975 pour le recouvrement du Sahara marocain des mains du colonisateur espagnol.
A toutes fins utiles, il faut bien noter que, à l’exception des marginaux de «Jamaat Al Adl wal Ihssane» et de la gauche radicale (AMDH), restés fidèles à leur nihilisme, cet événement grandiose a été marqué par la participation de toutes les composantes de la société marocaine, toutes catégories sociales et âges confondus.
Opposition et majorité, même combat
Au-delà des masses populaires, venues des quatre coins du royaume, il faut retenir aussi l’image très significative des politiques nationaux, majorité et opposition confondues, se serrant les coudes pour dénoncer, d’une même voix et avec la même force, les propos indélicats et pernicieux du SG de l’ONU à l’encontre de l’intégrité territoriale du royaume.
Ainsi a-t-on pu constater cette présence, côte à côte, des membres du gouvernement, dont les ministres de l’Intérieur Mohamed Hassad, de l’Economie et des finances Mohamed Boussaïd, de l’Habitat Mohamed Nabil Benabdellah, de l’Energie et des mines Abdelkader Amara, de l’Artisanat Fatima Merouane, des Affaires étrangères et de la coopération Salaheddine Mezouar, de la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères M’Barka Bouaïda, du Transport et de l’équipement Abdelaziz Rebbah…
S’agissant des partis politiques, les dirigeants, toutes tendances confondues, ont fait front uni pour dénoncer à leur tour, et à l’unisson, les dérapages inacceptables du SG de l’ONU répondant ainsi en masse à l’appel de la patrie.
Aussi a-t-on pu constater la présence de Mohamed Lanser (Mouvement populaire), Abdellah Bouanou (Parti justice et développement), Mohamed Cheïkh Biadillah (Parti Authenticité et modernité), Hamid Chabat, Abdelkader El Kihel, Zoubida Fennich, Adil Benhamza, Hamdi Ould Errachid (Parti de l’Istiqlal), Khalid Naciri (Parti du Progrès et du socialisme), Driss Lachgar, Habib El Malki et Fatiha Sadas (USFP), Rachid Talbi Alami, Amina Benkhadra, Naoual Moutaouakil (Rassemblement national des indépendants), Mohamed Sajid, Hassan Abaiba et Rachid Salim (Union constitutionnelle), Mustapha Benali, Zouhir Sdor, Ahmed Benagroud, Mekki Benali, Amina Sabil, Aïcha Radi (Front des forces démocratiques), Chakir Achehbar (Parti du Renouveau et de l’équité), Mohamed Khalidi (Parti de la Renaissance et de la vertu), Mohamed Ziane (Parti marocain des libéraux) et Mohamed Moatassim (Al Badil Al Hadari, dissous).
Même élan enregistré chez les syndicats, représentés, côté Organisation démocratique du travail (ODT), par Ali Lotfi, Addi Bouarfa, Kamal Loughmam, Boubker El Yaacoubi, Mohamed Nhaili, Saïda Ouled Laaziz et Saïd lamrani ; Touria Lahrech (CDT), Miloudi Moukharik et Noureddine Soulaik (UMT), Lahcen Hansali (UGTM) Abdelhamid Fatihi (FDT)…
Question médias, la presse était présente en force pour couvrir cette imposante Marche de Rabat. Au-delà des chaînes nationales «2M», «Al Aoula», «Médi1TV», «Amazighia» et «Canal Laâyoune». sans compter évidemment les supports de la presse écrite nationale. Il faut bien noter aussi la participation de chaînes de télévision et d’agence d’information internationales : France24, «AFP», «EFE», «Reuters», «Anadol»… Une couverture médiatique nationale et internationale à la hauteur d’un événement populaire inédit de par son envergure, son timing et sa symbolique.