Le roi Mohammed VI a alerté le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani quant au retard pris dans la transmission de ses propositions relatives à la nouvelle architecture gouvernementale. Un remaniement ministériel dont les objectifs doivent être définis avec de grands pôles ministériels. Loin d’une simple réduction des membres du gouvernement, d’un accord sur la liste des ministres candidats au départ et de ceux qui devront les remplacer, Cette restructuration devra se faire parmi les compétences qui s’activent dans et en dehors des partis. Certaines sources indiquent qu’El Othmani est contraint de choisir des profils ministrables dotés de hautes compétences pour accélérer le rythme de travail avant les prochaines élections.
Dans le cas où le patron du PJD devait échouer dans sa mission, il en résulterait la démission de tout le gouvernement et la formation d’une nouvelle équipe composée de technocrates. Lesquels technocrates devront travailler main dans la main avec la Commission spéciale chargée du modèle de développement. Selon les mêmes sources, El Othmani aurait interrompu une réunion de son parti, samedi dernier, pour rejoindre rapidement le palais royal. Le souverain l’avait convoqué pour une réunion de travail consacrée à la mise en œuvre des directives royales contenues dans le discours du trône.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 23 septembre, que le communiqué du cabinet royal contenait plusieurs messages politiques conformément à ce que dispose la Constitution dans son article 42. Des dispositions qui garantissent la bonne marche des institutions constitutionnelles en cas d’échec du chef du gouvernement dans ses concertations. Or, Il y a 50 jours que le roi a chargé El Othmani de lui présenter des propositions sur les nouvelles compétences devant occuper des postes ministériels ou administratifs. Il est clair que, depuis, les leaders de la majorité gouvernementale ont du mal à accorder leurs violons. Ils n’arrivent pas, en effet, à constituer une nouvelle structure gouvernementale avec une réduction conséquente des ministres, voire la sortie de quelques partis de la majorité. Le chef du gouvernement a affirmé qu’il comptait réduire d’un tiers les membres du gouvernement pour que la prochaine équipe passe de 40 à 27 ministres. Mais il avoue qu’il est impossible de réduire ce nombre à 21 ministres, car ceci nécessiterait le départ des ministres de deux partis, allusion faite au PPS et à l’UC.
Une compression du personnel ministériel nécessite le départ de 4 ministres et 3 Secrétaires d’Etat du PJD, de 3 ministres et un Secrétaire d’Etat du RNI, d’un ministre et un Secrétaire d’Etat du MP et d’un ministre et d’un Secrétaire d’Etat de l’USFP. Juste après l’audience royale, le chef du gouvernement a contacté les chefs des partis de la majorité pour les informer de la nature des discussions qu’il a eues avec le souverain. El Othmani leur a donné rendez-vous pour lundi au siège de la primature, dans le cas d’une annulation de son déplacement à New York où il doit représenter le roi aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU. Le secrétaire général d’un parti de la majorité, qui a préféré gardé l’anonymat, exclut l’idée qu’El Othmani suspende les concertations pour se déplacer aux Etats-Unis. Le remaniement ministériel, affirme-t-il, est devenu si capital qu’il est hors de question de le reporter, ou le gouvernement se retrouverait dans une position intenable.