Les directions du PAM et de l’Istiqlal peuvent souffler un moment, en attendant la prochaine rentrée politique. Au PAM comme à l’Istiqlal, les deux partis membres de la coalition gouvernementale, les directions ont pu obtenir une trêve. Et pour cause, des informations qui ont fuité ici et là font état d’un éventuel remaniement ministériel, probablement avant la prochaine rentrée, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 17 et 18 juin.
Le redéploiement attendu au sein de l’équipe Akhannouch offre, en effet, la possibilité d’intégration au gouvernement de certains cadres des deux formations. Lesquels cadres s’estiment lésés et seraient ainsi derrière les tensions internes que connaissent les deux formations depuis quelque temps.
La perspective d’un prochain gouvernement Akhannouch II a ainsi permis à l’Istiqlal de dépasser les querelles internes entre ses ministres et ses parlementaires, relève le quotidien. On n’est pas près d’oublier, en ce sens, l’échange particulièrement tendu récemment à la première Chambre, entre la députée istiqlaienne Madiha Khyir et le ministre Ryad Mezzour de l’Industrie et du commerce, lui aussi de l’Istiqlal. Aujourd’hui, note le quotidien, il semble que les esprits se soient calmés, en attendant le remaniement. Manifestement, c’est le cas aussi pour le clan dirigé par le très influent maire de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid.
Plus tard, poursuit Assabah, la députée Khyir précisera que son intervention a été surdimensionnée alors qu’elle n’a agi que dans le cadre de sa mission de parlementaire et du mandat qu’elle tient de ses électeurs. Pour elle, l’intérêt des citoyens, ses électeurs en particulier, passe avant celui du ministre, fut-ce un ministre de son propre parti.
Cela dit, le quotidien a pu apprendre que les membres du clan Ould Errachid auraient reçu des promesses de nomination dans la nouvelle équipe Akhannouch. Ces promesses leur auraient été faites lors de précédentes réunions du comité exécutif. Ce qui, d’après le quotidien, est signe que le remaniement attendu est imminent. Cela au moment où certains ministres, y compris ceux du RNI, auraient fait face à quelques couacs dans l’exercice de leur mandat.
Citant cette fois un analyste des politiques publiques, Assabah relève que les contradictions notées ces derniers temps entre l’action des différents membres de la majorité gouvernementale pourraient être interprétées comme une tentative de positionnement des uns et des autres, en perspective du futur remaniement. Chacun des ministres des partis de la majorité tente de mettre en avant l’action de son propre département. Ce n’est donc pas l’expression de la vision d’un parti sur la gestion des affaires publiques.
Cet antagonisme est particulièrement perceptible dans les démarches de deux partis, le RNI qui dirige le gouvernement et le PAM qui manque de courage politique pour s’en retirer, conclut ce professeur de droit et de sciences politiques. D’une manière globale, chaque parti essaie de se positionner, à travers ses ministres, par rapport à ses partenaires sur des secteurs stratégiques.