Certains membres du Secrétariat général du PJD n’ont pas compris les raisons du black-out décrété par Saâd-Eddine El Othmani sur les consultations relatives au prochain remaniement ministériel. Mais, dans ce climat de défiance et de méfiance, le chef du gouvernement a toutefois laissé filtrer quelques informations sur un aspect de ce remaniement. Lors de la tenue, vendredi dernier, de l’assemblée générale constitutive de la Fondation Abdelkrim Al Khatib, El Othmani a fait allusion au départ de trois ministres du PJD. Devenu président de cette Fondation, il a cité les noms des membres de son bureau, notamment celui de Lahcen Daoudi en tant que premier adjoint. Les militants présents ont contesté ce choix en affirmant que, étant ministre, ce dernier n’aurait pas assez de temps pour servir cette institution.
La réponse du chef du gouvernement a été on ne peut plus claire: «Le frère Daoudi disposera prochainement de tout son temps». Les mêmes remarques ont fusé quand les noms du ministre Mustapha El Khalfi et de la Secrétaire d’Etat Jamila El Moussali ont été cités comme membres du bureau de la Fondation Al Khatib. «Les deux seront, eux aussi, libres pour servir la Fondation», a déclaré El Othmani. Les dirigeants et les militants présents à cette rencontre ont alors compris que les trois noms précités étaient candidats au départ du gouvernement. C’est le quota de la compression de l’équipe gouvernementale réservé au PJD. Par contre, il se confirme de plus en plus que les ministres Abdelkader Amara et Aziz Rabbah seront maintenus au sein du prochain gouvernement. Ils pourront toutefois changer de portefeuille, même si la gestion de leurs ministères respectifs a été épinglée par un rapport accablant de la Cour des comptes.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 17 septembre que, si le PJD va perdre trois postes ministériels, le RNI en perdra deux et chacun des partis de la majorité devra «sacrifier» l’un de ses ministres. Du coup, le PPS n’aura plus qu’un seul ministre dans le prochain gouvernement. Selon des sources gouvernementales, El Othmani s’est mis d’accord, en aparté avec les leaders des partis, sur la nature de la nouvelle structure du gouvernement dont le nombre sera apparemment limité à 30 membres au plus.
Le chef de l’Exécutif s’est toutefois opposé à la réduction des membres du gouvernement à 20 ministres, de peur que cela ne provoque un «blocage gouvernemental» de l’intérieur de son parti. D’autant que les membres du secrétariat du PJD ne sont pas au courant des détails du prochain remaniement et ignorent si cela va nuire aux intérêts du parti arrivé en tête des élections législatives. Quand à certains ministres islamistes, ils s’inquiètent du sort qui leur sera réservé lors du prochain remaniement, où les places seront donc très limitées.