Le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani a refusé de qualifier de «blocage» ce qui se passe dans les coulisses des concertations sur le remaniement ministériel. Pourtant les négociations qui durent depuis 50 jours demeurent toujours concentrées sur la seule réduction du nombre des ministres. El Othmani a en effet révélé qu’il demeure encore loin de l’étape de la réception des propositions des partis de la coalition gouvernementale.
Le chef du gouvernement essaye ainsi de minimiser la complexité de l’équation qu’il doit résoudre en réduisant l’effectif de son équipe tout en gardant les composantes de sa majorité et en renouvelant les membres du gouvernement. «Les concertations se déroulent normalement et il n’existe aucun blocage, ni un quelconque retard», a-t-il affirmé. Et El Othmani d’ajouter que toutes les informations qui circulent sur ce sujet relèvent de la pure rumeur, alors qu'il a «terminé la première étape réservée à l’élaboration de la nouvelle structure du gouvernement qui tient compte de la réduction du nombre de portefeuilles ministériels».
A l’occasion d’une rencontre régionale de l’organisation des femmes du PJD, tenue dimanche dernier à Casablanca, El Othmani a déclaré que «la gestion de la première étape du remaniement ministériel s’est déroulée dans de bonnes conditions et dans le temps qui lui était imparti. Nous entamerons la deuxième étape dès mon retour de New York après avoir assisté aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU sur instructions royales».
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 24 septembre, que le chef du gouvernement a affirmé qu’il réservera la prochaine étape à la réception des propositions des partis. Il a toutefois exigé que les candidats ministrables soient issus des compétences partisanes. Car, ajoute-t-il, le souverain avait bien précisé que les nouveaux responsables doivent appartienir à des partis politiques, contrairement à ce qui a été relaté par certains.
Dans une tentative de faire porter la responsabilité de l'actuel retard à ses alliés, El Othmani a souligné que les partis doivent présenter ce qu’ils ont comme compétences et cadres car, a-t-il précisé, «les partis doivent être un espace pour attirer les cadres qui serviront leur pays et participeront à rehausser le niveau de la gestion de la chose publique au cours de la prochaine étape».Il faut rappeler qu’au cours d’une audience royale, le souverain avait demandé au chef du gouvernement des explications sur l’évolution des concertations sur le remaniement ministériel.
L’accent a été mis sur les directives royales relatives au renouvellement des postes de responsabilité, que ce soit au niveau du gouvernement ou de l’administration. Les sources précitées révèlent que l’exposé de Saâd Eddine El Othmani ne satisfait pas à la condition du renouvellement de l’élite de manière à atténuer la lutte au sein de la majorité au cours des derniers mois du deuxième gouvernement dirigé par le PJD.
Il faut rappeler aussi que les discussions sur le remaniement ministériel ont soulevé beaucoup de remous au sein du parti islamiste. Certaines voix ont même menacé de se retirer du gouvernement arguant que le parti islamiste paie un lourd tribut en étant au gouvernement et en travaillant dans des telles conditions. Une situation, ajoutent les mêmes militants, qui risque de l’affaiblir face aux défis de la baisse de sa popularité et à la préservation de sa cohésion interne.