En juillet 1999, lorsque le roi Mohammed VI accéda au trône, il trouva le dossier du Sahara quasiment monopolisé par l’Algérie au sein de l’Union africaine, que le Maroc avait désertée du temps où elle s’appelait encore Organisation de l’unité africaine.
Dans son édition du mercredi 30 juillet, le quotidien Al Ahdath estime que c’est cette politique de la chaise vide, adoptée par le Maroc durant plus de trois décennies, qui a permis au régime algérien, avec l’aide de l’Afrique du Sud, d’asseoir son hégémonie sans partage sur l’institution panafricaine et de l’instrumentaliser dans le dossier du Sahara.
Partant du principe que les relations internationales ne sont pas basées sur le droit, qui ne suffit pas à lui seul, mais essentiellement sur les intérêts, le roi Mohammed VI a alors mis sur pied une stratégie intelligente, en misant sur le temps pour son déploiement mesuré et maîtrisé.
Les résultats n’ont pas tardé à suivre, puisque le rayonnement international du Maroc d’aujourd’hui a largement déteint sur la première cause nationale. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des pays africains, les USA et les plus grandes puissances de l’Union européenne ont ouvertement reconnu la marocanité du Sahara.
Le secret de cette réussite diplomatique sans précédent réside dans le fait que le roi Mohammed VI a rapidement compris que le premier front sur lequel il fallait agir était celui du continent africain, la plus grande région d’appartenance du Maroc.
Le retour au sein de l’Union africaine a été ainsi programmé, mais non annoncé dans l’immédiat, car il fallait y aller à pas mesurés. C’est ce qui explique que le roi a d’abord inauguré ses premières années de règne en visitant de nombreux pays africains, consacrant parfois plusieurs jours à un seul pays, et se rendant non seulement dans les capitales des pays d’Afrique occidentale, centrale ou orientale visités, mais aussi dans leurs villes et villages les plus reculés.
En marge de ces visites, des accords à portée économique et surtout sociale, mais toujours de nature gagnant-gagnant, ont été signés. Grâce à cette stratégie royale à destination du continent africain, le Maroc a réussi à y étendre son bras économique à travers de nombreux investissements (banques, aérien, télécoms…), tout en initiant des projets d’envergure continentale (gazoduc Nigeria-Maroc, Initiative royale atlantique pour les pays du Sahel…).
Ce pari économique réussi en Afrique, devenu un modèle de coopération Sud-Sud, et que d’aucuns avaient faussement perçu comme une tentative de contourner l’Union africaine, était en réalité le prélude, bien réfléchi, à un retour politique en force au sein de celle-ci.En effet, c’est en juillet 2016 que le roi Mohammed VI, dans une lettre adressée à feu Idriss Deby Itno, alors président du Tchad et président sortant de l’UA, ainsi qu’à Paul Kagamé, dont le pays accueillait le sommet de l’UA, a annoncé la reprise par le Maroc de son siège au sein de l’organisation panafricaine, après 32 années d’absence.
Cette décision, toute en sagesse et quasi unanimement saluée par les autres pays membres de l’UA, va sonner le glas de l’hégémonie de l’Algérie sur l’Union africaine, puisque deux années seulement après le retour en son sein du Maroc, l’UA va se dessaisir du dossier du Sahara au profit de l’ONU. Mieux, de nombreux pays africains vont retirer leur reconnaissance à la fantomatique « RASD » et reconnaître la marocanité du Sahara.
Cette dynamique va s’étendre aux quatre coins du monde, et s’est particulièrement démultipliée, tant en nombre qu’en pays de poids, durant cette année 2025 en cours. C’est ce qui fait dire à de nombreux observateurs que la reconnaissance décisive de la marocanité du Sahara pourrait être celle émanant du Conseil de sécurité de l’ONU, dès sa réunion du mois d’octobre prochain.








