Cela fait plusieurs semaines que le gouvernement a entamé sa dernière année de mandat. Et comme l’expérience l’a montré au fil des rendez-vous électoraux passés, l’Exécutif se limite à l'expédition des affaires courantes bien des mois avant la date du scrutin législatif. C’est pour dire que, comme le souligne l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 23 octobre, l'équipe El Othmani n’a plus assez de temps pour achever les grands chantiers dans lesquels elle s’est engagée.
Pourtant, note l'hebdomadaire, à l'occasion de la présentation du projet de Loi de finances, le gouvernement se montre très ambitieux quant aux réformes qu’il compte initier ou poursuivre. Au-delà des priorités que sont la relance économique, le lancement de la couverture médicale et sociale universelles et la réforme des entreprises publiques, le gouvernement se propose de mener plusieurs autres chantiers en même temps. Le premier étant ce serpent de mer qu’est la réforme de l’Administration.
A ce propos, relève l'hebdomadaire, le ministre délégué à l’Intérieur a fait un exposé, jeudi, devant le conseil de gouvernement, sur l'avancement de la mise en œuvre de la loi portant simplification des procédures administratives. Signe que les choses commencent à bouger à ce niveau, ce texte étant l’un des points d’entrée de la réforme de l’Administration.
Le gouvernement promet d’autres initiatives, mais rien ne garantit qu’il aura suffisamment de temps pour les mener à terme. La Vie éco évoque, cependant, certaines mesures qui revêtent un caractère urgent, comme la poursuite de la digitalisation de l’Administration et la dématérialisation des procédures administratives, processus favorisé par la conjoncture actuelle, ou la révision des modalités de désignation aux hauts postes à responsabilité. Un chantier également pressant.
Sur un autre registre, le gouvernement vient d'initier la réforme de l'enseignement avec la mise en œuvre de la loi-cadre s’y rapportant. Il évoque également la réforme de la retraite, corollaire de la généralisation de la couverture sociale. Mais comme le note l’Istiqlal, rien dans le PLF 21 ne conforte cette ambition du gouvernement de s'atteler à ce chantier sans cesse reporté depuis des décennies.
L’Exécutif entend, de même, toujours selon l'hebdomadaire, continuer le processus de mise en œuvre de la régionalisation avancée avec la concrétisation de la déconcentration administrative et de la réforme du champ religieux. Des processus de longue haleine, il faut le reconnaître.
Il en est de même pour la réforme de la justice. Sauf qu’à ce niveau, l’Exécutif ne mentionne guère le projet de réforme du code pénal, toujours bloqué au Parlement. Les peines alternatives et autres nouveautés apportées par ce projet ne seront finalement pas pour demain, ni d’ailleurs les projets de réforme du code de la procédure pénale et du code de la procédure civile qu’il a pourtant promis d’initier. Quand il parle de réforme de la justice, il évoque plutôt son projet du «tribunal numérique». Il promet, dans ce sens, de procéder à la préparation et à la mise en place du schéma directeur concernant la transformation numérique de la justice au Maroc.
En matière de droits de l’Homme, il envisage l’opérationnalisation du plan d’action national en matière de démocratie et de droits de l’Homme (PANDDH). Là encore, rien ne présage que ce projet sera mené à terme durant ce mandat. Car, souligne l’hebdomadaire, en théorie, ce mandat arrive à échéance en septembre 2021. Au-delà de cette date, il ne pourra plus prendre d’initiative qui pourrait engager politiquement ou financièrement le prochain gouvernement.