Dans une lettre adressée au président du ministère public, le Front national de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme appelle à ouvrir une enquête sur des menaces de mort, la propagation de la haine et de la discrimination, ainsi que l’incitation au terrorisme.
Cette lettre fait suite aux dérapages qui se sont multipliés sur les réseaux sociaux pendant les débats sur la révision du code de la famille, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mardi 9 avril. Cette association souligne que «de nombreux comptes électroniques ont ciblé un groupe d’activistes dont la plupart sont des militantes féministes, des actrices, des journalistes et des artistes». Et d’ajouter: «Nous considérons ces menaces comme des actes terroristes qui répandent la haine, la discrimination, l’insécurité et l’apologie du terrorisme». Et la même source d’indiquer que «ces menaces d’effusion de sang en guise de commentaires sur la Moudawana nécessitent l’intervention du ministère public, car ces extrémistes de l’islam politique ont montré leurs dents publiquement».
Les auteurs de ces attaques, qui utilisent des noms fictifs sur les réseaux sociaux, profèrent des menaces à l’encontre de ces activistes en les accusant d’encourager la débauche et de combattre l’islam. Certaines militantes ont reçu des menaces dans leurs comptes privés les traitant de tous les noms et appelant à les éliminer physiquement tout comme leurs enfants, leurs proches et leurs collègues dans le travail. La lettre du Front national de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme indique que «ces commentaires constituent un appel explicite à l’assassinat. Des crimes qui nécessitent des poursuites judiciaires contre tous ceux qui incitent à la violence car ils visent des personnes bien définies et, à travers ces menaces, tous ceux qui ne partagent pas leurs opinions».
La lettre adressée au président du ministère public souligne que les agissements de ces groupes au nom de l’islam politique sont contre la réforme du Code de la famille, rapporte Al Ahdath Al Maghribia,. Le front considère «ces attaques comme une tentative d’entrave à l’initiative du roi Mohammed VI pour la révision de la Moudawna via le lancement d’une série de concertations politiques et civiles loin de toute sacralisation et en parfaite harmonie avec les revendications du mouvement marocain des droits de l’Homme et les exigences de l’État dans son implication active aux Nations -Unies».