Rapport d'Amnesty sur la peine de mort: Le Maroc réagit

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Amnesty international a rendu public, ce jeudi, son rapport 2013 sur les exécutions et les condamnations à la peine de mort dans le monde notamment au Maroc.

Le 27/03/2014 à 20h12

Amnesty international a rendu public, ce jeudi, son rapport 2013 sur les exécutions et les condamnations à la peine de mort dans le monde. L’organisation internationale souligne une évolution du recours à la peine capitale. Le rapport indique qu’au moins 778 exécutions ont été confirmées au cours de l’année 2013, contre 682 en 2012. Une augmentation significative de 15% par rapport à l’année précédente. Selon Amnesty, ces chiffres n’incluent pas les milliers de personnes exécutées en Chine où l’accès à des informations vérifiées est quasi impossible.

Amnesty International a recensé des exécutions dans 22 pays. Neuf d’entre eux ont eu recours à la peine capitale tout au long de ces dernières années : Arabie saoudite, Bengladesh, Chine, Corée du Nord, Etats-Unis, Irak, Iran, Soudan et Yémen. Ceci alors qu’une régression a été enregistrée, en 2013, en Indonésie au Koweït, au Nigeria et au Vietnam où les exécutions ont cependant repris de plus belle, malgré les efforts fournis pour progresser vers l’abolition de la peine de mort, ajoutent les auteurs du rapport d’Amnesty. Les Etas-Unis sont le seul pays du continent américain à avoir recours à la peine de mort. Le Texas a lui détient 41% du nombre des exécutions. Même s’il y a eu un ralentissement en 2013, la tendance mondiale sur le long terme est toujours au recul de la peine de mort. En 2013, 22 pays ont eu recours à la peine de mort, contre 25 pays en 2004, et 37 en 1994.Le cas du Maroc

Le Maroc, qui n’a procédé à aucune exécution depuis l’affaire du tristement célèbre commissaire de police, figure néanmoins dans le rapport d’Amnesty, associé au Sahara, avec 10 condamnations à la peine capitale. "Le Maroc a réalisé des avancées remarquables en matières des droits de l'homme et un moratoire sur l'exécution de la peine de mort est observé depuis 1992. Nous nous interrogeons légitimement sur cet oubli par cette ONG", a déclaré à Le360 une source gouvernementale en réaction à un passage sur le Maroc contenu dans ce rapport d'Amnesty international. "C'est étonnant que le rapport ne signale pas ce progrès. "Les peines ont été prononcées dans des affaires de crimes de droit commun", a indiqué cette source, ajoutant que "les 10 peines de mort évoquées par le rapport concernent notamment l'affaire d'un pédophile meurtrier et l'acte terroriste d'Argana, dont l'auteur avait été condamné à la peine capitale".

Contacté par Le360, une source d'Amnesty a affirmé que le rapport de l'organisation internationale est un document thématique sur les condamnations et les exécutions des peines de mort à travers le monde dont le Maroc. "Il s'agit simplement d'un recensement technique sans aucune connotation", a expliqué cette source. Quant à la mention Sahara incluse dans le chapitre Maroc, cette source a indiqué sans autre précision qu'Amnesty observe la "situation au Maroc et au Sahara". De son côté, Khadija Rouissi, membre du bureau politique du PAM et militante des droits de l'homme, a réaffirmé son appel à l'abolition de la peine de Maroc. "Le pays est abolitionniste de facto depuis 1992. Cette peine est inhumaine et cruelle. Elle n'empêche pas la criminalité", a-t-elle souligné.

Par Fatima Moho
Le 27/03/2014 à 20h12