Au mois d'octobre dernier, Mustapha Ramid a été absent à pas moins de trois Conseils de gouvernement. Ce boycott avait été justifié par "la non-publication au Bulletin officiel du Plan d’action national en matière de démocratie et de Droits de l’homme", sur lequel il a travaillé pendant presqu’une année. Le ministre chargé des droits de l'homme, estampillé Parti de la justice et du développement (PJD) avait créé une crise et mis dans l'embarras le chef de l'Exécutif, Saâd-Eddine El Othmani. D'autant plus Ramid menaçait, en plus, de démissionner.
Mais cette fois, les choses sont différentes. Ses propos, colériques quoique bien calculés, lui valent bien des désagréments, suite à la décision du juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès de poursuivre Abdelali Hamieddine, accusé d'"homicide volontaire" dans l'assassinat, en 1993, de l’étudiant Benaïssa Aït El Jid, près la faculté de droit Dhar El Mehraz à Fès. Au point que des magistrats ont décidé de monter au créneau pour répondre à ses accusations, mettant en doute l'indépendance de la justice.
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Ce jeudi, plusieurs médias en ligne rapportent que Ramid s'est absenté du Conseil de gouvernement. Contacté par Le360, dans le but de connaître les raisons de son absence du Conseil de gouvernement de ce jeudi, Mustapha Ramid a laissé sonner son téléphone. Son directeur de Cabinet nous a toutefois affirmé: "le ministre était tout simplement venu en retard au Conseil de gouvernement à cause d'obligations professionnelles".
En effet, Mustapha Ramid a présidé une rencontre à l’occasion de la visite au Maroc de Tendayi Achiume, la rapporteure spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance.
Nul doute que les faits et gestes du ministre d'Etat seront scrutés à la loupe, lors des prochains jours.