Le plan du marché devant abriter le projet national de commerce de proximité a coûté, à lui seul, 3.5 millions DH. Selon Al Massa’e, dans son édition de ce vendredi 24 avril, ce plan a été confié à un architecte du secteur privé. Selon un document officiel que le journal dit détenir, ledit plan prévoyait une imposante bâtisse de trois étages abritant un total de 804 commerces. Le même document explique que le plan a été élaboré par un architecte du secteur privé même si le Conseil de la ville de Rabat emploie pas moins de 80 ingénieurs dont 8 architectes hautement qualifiés et que les conseils préfectoral et régional disposent d’une véritable armée des mêmes cadres. Ce contrat juteux, explique Al Massae, suscite la consternation et surtout des interrogations au sein des élus. Surtout que tout le projet, que devait abriter le quartier Youssoufia, a été abandonné purement et simplement après une colère du souverain qui devait en donner le coup d’envoi.
Des millions pour mentir au roi
Al Massae, toujours en se basant sur le fameux document officiel, révèle le décaissement d’autres montants non moins conséquents. C’est le cas d’études de faisabilité qui ont englouti 900.000 DH, alors que 3 millions DH ont servi à aménager les facilités extérieures (parkings, routes…). Cerise sur le gâteau, 600.000 autres dirhams ont atterri dans l’escarcelle d’un bureau de contrôle au moment où le budget qui devait être mobilisé pour la construction du marché allait dépasser les 60 millions DH. Et ce n’est pas tout. Le budget nécessaire pour ce projet structurant n’était pas disponible et la situation du foncier n’était pas entièrement assainie pour ce qui est de l’ancien marché. A rappeler que tout le projet devait être érigé sur une superficie de 7.000 m2 dont 1.400 prélevés sur le foncier de l’Etat pour la modique somme de 100 DH/m2.
Le 25 mars 2015, un beau parterre d’officiels et d’élus attendaient l’arrivée du roi pour lancer ce projet destiné en grande partie à résoudre la problématique des marchands ambulants. Après quatre heures d’attente, c’est le ministre de l’Intérieur qui se saisit d’un micro pour annoncer le verdict fatal. Devant une audience médusée, Mohamed Hassad a évoqué le "mécontentement" du souverain à cause des défaillances du méga-projet. Une sentence du genre "Rompez les rangs!" qui a également touché un autre ministre "très concerné", Moulay Hafid El Alamy, titulaire du portefeuille de l'Industrie et du Commerce.






