L'entrée de Pretoria début janvier au Conseil de sécurité n'est pas une bonne nouvelle pour le Maroc. C'est en tout cas ce qui ressort de la toute fraîche sortie, ce mercredi 12 décembre, de la ministre sud-africaine, Lindiwe Sisulu. "Pretoria utilisera son prochain mandat au Conseil de sécurité pour exhorter l'ONU à continuer d'appuyer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", a-t-elle annoncé, dans un communiqué diffusé au lendemain de la table-ronde tenue les 5 et 6 décembre courant à Genève, à l'initiative de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst Köhler.
Qualifiant la reprise de ces discussions de «développement positif», la ministre a indiqué que son pays «espère que ce processus de négociation, dirigé par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, l’ancien Président allemand Horst Köhler, aboutira à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
«Développement positif» dont Pretoria «se félicite» mais qu'elle risquerait de saborder par son alignement historique sur la thèse séparatiste du Polisario, soutenu par Alger. Et ce n'est surtout pas ce tout nouveau signal envoyé par la cheffe de la diplomatie sud-africaine qui dira le contraire. Tout laisse penser que le pays de Cyril Ramaphosa, successeur de Jacob Zuma à la tête de l'Afrique du Sud et du très hostile African national congrès (ANC), concentrera le tir sur le Maroc, durant les deux prochaines années de son mandat en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité.
Une hostilité sud-africaine malgré la main tendue du Maroc... Alors qu'on s'attendait à un changement de ligne politique par rapport au Maroc, notamment après l'entrevue historique le 29 novembre 2017 à Abidjan entre le Roi Mohammed VI et l'ancien président sud-africain, Jacob Zuma, lors de laquelle les deux chefs d'Etat ont convenu de relever le niveau de représentation diplomatique par la désignation d'ambassadeurs de haut niveau à Rabat comme à Pretoria, le nouveau maître de Pretoria, Cyril Ramaphosa, semble remettre le compteur à zéro en décidant de s'acharner encore plus farouchement contre l'intégrité territoriale du royaume du Maroc.
Cette ligne hostile est mise en évidence par l'actuelle sortie de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Lindiwe Sisulu, nommée en février 2018.
Reste à savoir ce que notre diplomatie entend faire pour au moins réduire la capacité de nuisance de Pretoria, surtout que le Maroc a déjà honoré son engagement en nommant en août dernier le très expérimenté Youssef Amrani, en tant qu'ambassadeur du royaume en Afrique du Sud. Le MAECI, dirigé par le très suffisant Nasser Bourita, saura-t-il trouver la bonne réponse à cette inquiétude légitime ou attendra-t-il que Pretoria inscrive le Sahara parmi les sujets prioritaires du Conseil de sécurité pour réagir?