C’est une affaire qui risque de défrayer la chronique pour encore quelque temps. Mohamed Moubdie, ancien ministre et un des leaders du Mouvement populaire, vient d’être mis en détention à la prison Oukacha à Casablanca, dans le cadre d’une affaire de détournement de deniers publics. L’affaire fait déjà la Une des principaux journaux paraissant ce vendredi 28 avril, dont Assabah et Al Akhbar qui en expliquent les contours.
C’est ainsi que les deux journaux rapportent que l’ancien ministre a été écroué dans la nuit de mercredi à jeudi sur décision du juge d’instruction, en compagnie de 7 autres personnes. Ils sont accusés dans un dossier de dysfonctionnements financiers et de détournement dans le cadre de marchés publics lancés par la commune de Fquih Bensalah.
Al Akhbar précise que cinq autres personnes sont également poursuivies dans cette même affaire, mais ont pour leur part été maintenues en liberté provisoire, avec interdiction de quitter le territoire. Toutes ces personnes, dont des entrepreneurs, des élus et des fonctionnaires ont été présentées à la justice par le procureur général près la cour d’appel de Casablanca.
Il a retenu contre eux les accusations de dilapidation et de détournement de deniers publics, ainsi que de corruption et de falsification de documents administratifs. Ceci fait suite à la finalisation de l’enquête par la Brigade de la police judiciaire sur la base de rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection générale du ministère de la Direction des collectivités locales relevant du ministère de l’Intérieur.
Dans les coulisses, le même journal explique que Mohamed Moubdie a été interpellé mercredi dernier dans sa maison à Rabat et a été présenté en état de détention. La même matinée, il a transmis sa démission de la présidence de la Commission de la justice et la législation à la première chambre. Il a aussi procédé à la remise de son véhicule de fonction au Parlement.
Pour ce qui est des faits reprochés aux personnes interpellées dans le cadre de cette affaire, Al Akhbar et Assabah expliquent qu’il s’agit de plusieurs marchés lancés par la commune, dont un relatif à l’aménagement urbain. Des avenants ont été signés par le leader du MP alors qu’il était président de la commune afin de rallonger le budget et réaliser des travaux supplémentaires à ceux qui étaient déjà prévus. Un autre marché relatif à l’éclairage public a également été pointé du doigt.
Dans celui-ci, l’opérateur retenu ne disposait d’aucune référence antérieure dans des travaux similaires et semble être plus spécialisé dans des travaux d’assainissement liquide et l’aménagement de routes. Pire encore, la grille des prix exécutée pour ce marché incluait également des prestations excessivement chères, ce qui avait été soulevé par la Cour des comptes.
D’autres projets initiés par la commune ont également été cités parmi ceux ayant souffert de dysfonctionnements, notamment en lien avec des espaces verts, la zone industrielle ou encore avec l’organisation du commerce ambulant.
Par ailleurs, Assabah précise que les dysfonctionnements impliquant la responsabilité de l’ancien ministre n’ont pas été seulement mis à nu par le rapport de la Cour des comptes, mais par la réalité du développement de la ville de Fquih Bensalah pendant la période durant laquelle Mohamed Moubdie présidait son conseil communal.