Le ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau a été pointé du doigt par le chef du PPS sur deux sujets, selon des sources qui se sont confiées à le360 et qui ont assisté mardi 8 mai au soir à une rencontre entre les deux partis politiques. Amara aurait, après la formation du gouvernement en avril 2018, franchi une ligne en retardant la définition et l'approbation des attributions du secrétariat chargé de l'Eau relevant de sa tutelle.
"Nous voulons savoir, M. El Othmani, si vous évoquez des entraves dont souffre une de nos ministres dans l'exercice de ses fonctions. Il s'agit de notre brillante ministre Charafat Afilal qui, sans attributions claires, est rentrée en fonction tardivement", a déclaré Nabil Benabdallah à l'adresse du chef du gouvernement.
Selon nos sources, les torts à l'encontre d'Abdelkader Amara ont concerné également un différend sur la nomination d'un haut responsable au sein du secrétariat d'Etat chargé de l'Eau. Amara qui veut apparemment tout contrôler au sein d'un "puissant" département" s'est attribué l'exclusivité en matière de nominations en son sein et ne prête guère attention aux propositions qui lui sont soumises.
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En d'autres termes, Amara serait le seul maître à bord, au détriment de la ministre PPS.
"On a transmis ces deux questions à M. El Othmani qui a promis de résoudre le second point. Cet échange ainsi que son objet sont, cela étant, des plus normaux et ne menacent en rien l'alliance qui unit nos deux formations", a nuancé un membre du Bureau politique du PPS. Le360 a appris par ailleurs qu'un problème de même nature avait failli dégénérer quand Abdelkader Amara était ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement sous le gouvernement d'Abdelilah Benkirane. La ministre déléguée à l'Environnement de l'époque, Hakima El Haite, se serait plainte du retard qu'avait pris l'approbation des attributions de son département. Une veille technique donc et qui semble fonctionner à tous les coups. Le360 a tenté de joindre sans succès Abdelkader Amara pour recueillir sa version des faits.
Précisions qu'il s'agit du premier différend avoué entre le PJD et le PPS depuis que les deux formations ont décidé de s'allier et de constituer la majorité gouvernementale, sous El Othmani comme sous Benkirane avant lui.