Podemos, Vox... Du cash iranien pour les partis extrémistes espagnols

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Revue de presseKiosque360. Les deux formations les plus hostiles au Maroc ont pu bénéficier, indirectement, d'un grand soutien financier iranien au moment de leur fondation entre 2013 et 2014, mais aussi pendant leurs campagnes électorales.

Le 27/06/2021 à 20h20

Que peuvent bien avoir en commun deux partis qui se positionnent aux deux extrémités de l'échiquier politique espagnol, à savoir Vox de l'extrême droite et Podemos, une formation de la gauche radicale? La réponse est insoupçonnée, même pour les observateurs les plus attentifs de la scène politique espagnole. Ce qu’ils ont en commun, en fait, c’est l’Iran. Ou plutôt l’argent iranien.

Ce pays, et cela a d'ailleurs été à l'origine d'un grand scandale politique, finance en effet les deux formations, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 28 juin. Bien sûr, les deux partis ont également en commun une animosité maladive envers le Maroc et ses intérêts.

Bref, citant plusieurs médias espagnols, le quotidien affirme que les deux formations représentées au Parlement, et même au gouvernement dans le cas de Podemos, ont bien bénéficié de la manne financière du pays des Ayatollahs. Plus encore, selon les médias du voisin du Nord cités par Al Ahdath Al Maghribia, il s'est avéré que Vox (24 sièges dans la Chambre basse), qui entre au Parlement pour la première fois, n'aurait pu réaliser cette prouesse sans le financement des iraniens. Le scandale politique lié au financement iranien ne s'arrête pas là. Il a été établi que certains médias, notamment des chaînes de télévision, se sont également servis.

Selon un rapport de l’Unité centrale espagnole de lutte contre le crime économique et l’évasion fiscale, largement repris par les médias du voisin ibérique, l’Iran distribue du cash à gauche et à droite pour influencer l’opinion publique espagnole, notamment celle de confession musulmane. Selon la même source, la boite de production 360 Global Media, qui contrôle, entre autres, la chaîne de télévision Hispan TV et avec laquelle collabore régulièrement l’ancien premier vice-président du gouvernement et patron de Podemos, Pablo Iglesias, a reçu pas moins de 9,3 millions d’euros de l’Iran à travers des entreprises qui reçoivent directement l’argent du pays des Ayatollahs.

D’après Al Ahdath Al Maghribia, le parti d’extrême gauche a reçu, de la même façon, plus de 1 million d’euros sous forme de donations pendant la période de sa création, entre 2013 et 2014. Selon une enquête publiée par le magazine Foreign Policy à l’époque, ces dons iraniens accordés au parti politique de la gauche radicale soulevaient beaucoup d’interrogations. Il ne s’agissait pas d’aides «normales» à un parti politique, d’autant qu’elles ont largement contribué au lancement de cette formation née, rappelons-le, juste après les manifestations sociales qui ont éclaté en Espagne en mars 2012.

Quant au parti d’extrême droite, Vox, le porte-parole de son groupe parlementaire a reconnu, selon les médias espagnols, que 80% des aides et des donations qu’il a reçues des particuliers lors de la campagne électorale pour les élections européenne en 2014, proviennent d’un ressortissant iranien établi en Espagne. «Depuis sa création en 2013, les dirigeants de ce parti recevaient régulièrement de l’argent versé par le gouvernement iranien», conclut la même source.

Par Amyne Asmlal
Le 27/06/2021 à 20h20