Faut-il reconduire Abdelilah Benkirane pour un troisième mandat à la tête du Parti de la justice et du développement (PJD)? De nombreux militants de cette formation politique répondent par l'affirmative et pousseraient même vers ce renouvellement de bail de l'actuel secrétaire général du parti de la Lampe. Pour ce faire, rapporte Al Massae dans son édition de ce jeudi 13 juillet, les pro-Benkirane appellent à l'amendement de l'article 16 des statuts et règlements intérieurs du parti, limitant à deux mandats la fonction du secrétaire général.
"Des membres du Conseil national ont adressé à Saâd-Eddine El Othmani, président du parlement du PJD, des correspondances l'appelant à amender les statuts. Lesdits membres ont également demandé à inscrire ce point à l'ordre du jour de la session extraordinaire qui se tiendra samedi prochain", indique le journal arabophone.
Cette demande, rappelle-t-on, intervient après l'appel adressé, la semaine dernière, par la Jeunesse du PJD aux leders du parti, dont El Othmani, quant à "l'obligation de renouveler le mandat de Benkirane".
Pour sa part, le quotidien Al Akhbar, qui se fait l'écho de cette information dans son édition de ce jeudi, indique que les membres du PJD, dans le nord, restent divisés sur cette question. "Les partisans d'un troisième mandat de Benkirane estiment qu'il s'agirait d'un retour en force de l'ancien chef du gouvernement, pour réctifier les erreurs et ouvrir le dossier des leaders ayant failli à leurs promesses et accepté des postes tout en faisant fi de leurs convictions", écrit le journal.Aussi, "ces défenseurs de l'amendement des statuts du PJD arguent que le parti a beaucoup perdu de son aura et de ce qui le distinguait des autres formations", ajoute Al Akhbar.
Quant à ceux qui opposent un niet catégorique, ils considèrent qu'un 3e mandat de Benkirane porterait un coup dur au parti qui a toujours prôné la démocratie et le respect des règlements en vigueur. Ils estiment également que le contexte actuel a besoin d'un autre chef, rappelant les "polémiques dans lesquelles Benkirane impliquait le parti et ses sorties tonitruantes et démesurées quand il était chef de gouvernement".
Le prochain Conseil du PJD s'annonce donc pour le moins mouvementé.