L’éventualité d’un troisième mandat pour Benkirane à la tête du PJD divise toujours le parti fondé par le docteur Abdelkrim El Khatib. En effet, malgré le vote démocratique du Conseil national (Parlement du parti), qui a rejeté cette option, les partisans de Benkirane persistent et signent en déposant des recours devant la Commission nationale d’arbitrage ou en mettant en avant les pistes juridiques aptes à baliser la voie à un retour de l’ancien chef du gouvernement aux commandes du parti.
A ce propos, le quotidien Al Ahdath affirme, dans son édition de ce jeudi 7 décembre, que les débats pourraient être ramenés à la case départ, de même que les tensions qui prévalent au sein du parti pourraient avoir des conséquences imprévisibles. Car, explique le quotidien, tout débat sur un nouveau projet de réforme des statuts du parti dans la perspective de rouvrir la porte à un troisième mandat risque de diluer le congrès, de multiples interventions de congressistes étant prévues dans le cadre de «points d’ordre» pour appuyer la thèse des réformes ou la rejeter.
Cette crise, qui secoue le parti, n’a d'ailleurs pas été dissipée par la Commission nationale d’arbitrage, malgré une réunion marathonienne d’environ dix heures. Ce qui a conduit au report de la réunion du bureau du Conseil national, présidé par Saâd-Eddine El Othmani, rapporte pour sa part le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du même jour.Le quotidien, réputé proche de l’ancien chef du gouvernement, estime que la décision susceptible de mettre un terme à la discorde serait d’ordre juridique et non pas politique, avec un éventuel recours au vote. Et le quotidien de préciser que le secrétariat général du parti se réunira avant le congrès pour débattre d’une nouvelle problématique juridique concernant l’article 105 des statuts du parti, article relatif à la non-rétroactivité des dispositions régissant le nombre de mandats. Dans ce cas, conclut le quotidien, Benkirane aura le droit de présenter sa candidature pour un troisième mandat.