Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement et président du Conseil national du Parti de la justice et du développement, et Mustapha Ramid, ministre d’Etat, ont réussi à convaincre Abdelilah Benkirane de ne pas se rendre, mardi prochain, à Tétouan.
Selon le quotidien Assabah de ce lundi 11 septembre, c’est suite à des discussions marathoniennes entre ces trois poids lourds du parti de la Lampe, que Benkirane a accepté de ne pas aller à Tétouan pour soutenir la candidature de Mohamed Idaâmar aux législatives partielles locales prévues le 14 septembre. Il a été ainsi proposé que Maître Ramid s’occupe de cette mission de soutien au candidat PJDiste.
En réussissant à réduire ainsi Benkirane au silence, l’aile modérée du PJD a empêché, du même coup, que l’ancien chef du gouvernement éconduit ne se serve de cette campagne électorale pour ouvrir de nouvelles hostilités avec des hommes politiques ou certains partis de la place, sur lesquels il a l’habitude de tirer à boulets rouges. Assabah ajoute d’ailleurs que les soutiens de Benkirane misaient beaucoup sur son meeting de Tétouan où ils espéraient le voir décocher de nouvelles fléchettes et étaler de nouvelles «révélations croustillantes» sur ses «ennemis».
Pour sa part, Mohamed Idâamar, qui cherche à récupérer son fauteuil de député de Tétouan, a confirmé l’annulation de ce meeting auquel devait assister Benkirane, en invoquant des «problèmes techniques et objectifs».
Pour rappel, cette législative partielle intervient suite à l’annulation par la Cour constitutionnelle de l’élection d’Idaâmar, après un recours de Lamine Boukhoubza, un PJDiste expulsé du parti de la Lampe pour «son franc-parler», selon Assabah. Boukhoubza, qui qualifie Idaâmar de «corrompu électoral», estime qu’il a été parachuté à Tétouan par le «clan rbati» du PJD, qui a fait subir à la Colombe blanche une «catastrophe politique à travers des mercenaires, des arrivistes et des profiteurs.»
Autant de bisbilles qui prouvent que les PJDistes se perdent actuellement dans d’interminables querelles intestines.