PJD: comment El Othmani compte museler Abdelilah Benkirane

Saâd-Eddine El Othmani et Abdelilah Benkirane.

Saâd-Eddine El Othmani et Abdelilah Benkirane. . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. N’étant pas membre du secrétariat général, Benkirane ne pourra plus présider ni encadrer les congrès régionaux du parti ou ceux de ses organes parallèles.

Le 11/03/2018 à 21h54

Le secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, a réussi, en s’appuyant sur les réglements du parti, à neutraliser son prédécesseur. En lui interdisant d’encadrer les congrès régionaux du parti, El Othmani a ainsi contraint l’ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane, a prendre une retraite politique forcée, rapporte le quotidien Assabah dans son numéro du lundi 12 mars. Ce faisant, le chef du gouvernement s’est également assuré que son prédécesseur ne profiterait plus des tribunes de ces congrès pour s’attaquer, de nouveau, aux membres de sa coalition et du gouvernement.

Le secrétariat général du parti a en effet décidé, au terme de sa dernière réunion, de confier exclusivement à ses membres l’encadrement de ses congrès régionaux, qui démarrent dans quelques jours, et ceux des organisations parallèles. Benkirane n’étant pas membre du secrétariat général, il est donc écarté de cette mission. Bien sûr, cette décision, rendue publique par un communiqué de l’organe exécutif du parti, n’a pas manqué de soulever une vague de contestations parmi les bases de la formation islamiste.

Il va sans dire que, comme le précise le même communiqué, la présidence des congrès régionaux et des organisations parallèles est, elle aussi, limitée aux seuls membres du secrétariat général. Aucun autre militant ou cadre, fût-il l’ancien «zaïm», ne pourra prétendre à cet honneur, précise le journal.

Par ailleurs, toujours selon Assabah, El Othmani n’a pas manqué de lancer quelques piques à son prédécesseur, lorqu'il a abordé la question de la lutte contre la corruption. C’est un combat qui ne peut être mené avec des slogans qui caressent l’ego et vont dans le sens des émotions des populations, a notamment assené le chef du gouvernement. C’est un combat réel, mené sur le terrain et qui exige des résultats, a-t-il ajouté lors d’une de ses récentes sorties médiatiques. Il estime d'ailleurs que, pour contenir ce fléau, il faut s’en remettre aux compétences des experts et, surtout, avoir une vision claire et une stratégie globale engageant toutes les parties. C’est un chantier permanent, a ajouté El Othmani, cité par le journal qui note que le chef du gouvernement a définitivement tourné la page Benkirane.

Par Amyne Asmlal
Le 11/03/2018 à 21h54