Abdelilah Benkirane, ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), serait-il de retour aux commandes de son parti? C’est la question soulevée sous forme affirmative par le quotidien Akhbar Al Youm, réputé proche de son clan, dans son édition du week-end des 31 mars et 1er avril.
Le quotidien, qui a publié un spécial sur ces élections, qui ont eu lieu le week-end dernier dans cinq régions, voit le clan Benkirane vainqueur dans toutes les régions, sans souligner l’incompatibilité qui a privé certains décideurs régionaux de la Lampe de se présenter. Car selon les statuts du parti, les présidents de commune, les ministres et les militants ayant d’autres responsabilités n’ont pas le droit de se présenter aux élections régionales du parti.
Ce qui a balisé la voie aux jeunes et à d’autres. C’est ainsi que Mohcine Moufidi a été élu à Casablanca-Settat avec 84% des voix. Le même score a été obtenu par Abdelali Hamiddine dans la région de Rabat-Salé-Kénitra. Dans la région de Fès-Meknès, Khalid Berkouâi a été élu avec 76% des voix, alors que dans la région de Laâyoune-Sekia Lhamra, Mohamed Lamine Dida a rempilé en obtenant 71% des voix.
D’après le quotidien, le facteur commun entre ces quatre hommes est leur soutien au troisième mandat de Benkirane, qui lui a été refusé par le dernier congrès national. A ce propos, le quotidien rappelle que Abdelali Hamiddine et Khalid Berkouâi avaient mené à haute voix des campagnes au sein du parti et dans les médias pour soutenir cette option. Leur arrivée aujourd’hui aux commandes des instances régionales renforcera le clan de Benkirane, croit savoir le quotidien.
Rien n'est moins sûr, puisque, d’un côté, le processus électoral concernant le renouvellement des instances dirigeantes du PJD n’est pas encore achevé. D’un autre côté, les prérogatives des instances régionales restent réduites devant celles du secrétariat général. «Le pouvoir de décision est centralisé au niveau du secrétariat général du parti et non pas dans les secrétariats régionaux», souligne Abdelhafid El Younsi, professeur de droit public, dans une déclaration au quotidien. Et de faire remarquer que ces résultats ne reflètent pas une tendance politique, d’autant plus que les statuts du parti empêchent les militants occupant d’autres postes à l’échelle régionale ou au niveau national, de présenter leur candidature aux secrétariats régionaux.