Abdelilah Benkirane n’est plus aussi chaud pour briguer un troisième mandat à la tête du secrétariat général du PJD (Parti de la justice et du développement). Il serait même prêt à annoncer officiellement, lors du prochain congrès national prévu en décembre prochain, qu’il renonce à sa candidature, dans le respect de l’article 16 des statuts du parti, qui limite le nombre de mandats à deux. C’est en tout cas ce que croit savoir Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du mardi 19 septembre. Se fiant à des sources proches de l’ancien gouvernement, le quotidien rapporte, en effet, que Abdelilah Benkirane ne se sent plus concerné par la course au secrétariat général du PJD.
Le journal relève toutefois que la scission se fait chaque jour plus profonde au sein du parti arrivé en tête des dernières législatives. Des sources au sein du Conseil national du PJD révèlent ainsi que Abdelilah Benkirane a coupé les ponts avec plusieurs leaders du parti, dont les ministres Aziz Rabbah et Mustapha Ramid, qui n’assistent plus aux réunions du secrétariat général.
Par ailleurs, d’autres sources confient aux quotidiens que ceux qui, au sein du parti, sont en faveur de l’amendement de l’article 16 des statuts pour permettre à Abdelilah Benkirane de présenter sa candidature, attendent toujours que l’ancien chef du gouvernement affiche clairement ses intentions.
AL Ahdath Al Maghribia n’est pas le seul à s’intéresser à ce qui se passe au sein du PJD, puisqu’Al Massae revient également, dans son édition du jour, sur la crise interne qui semble empirer à l’approche de la date du prochain congrès national.
Le quotidien rapporte ainsi les propos d’Amina Maelainine, qui a déploré que certaines figures du parti aient réussi à transformer en échec la victoire remportée par le PJD aux dernières législatives. Elle s’est également attaquée à ceux qui, selon elle, ont mis la responsabilité du blocage de la formation gouvernementale sur le dos d’Abdelilah Benkirane. Pour elle, les décisions prises par Benkirane lors des négociations étaient celles des institutions du parti et ne peuvent donc lui être imputées.
Les propos d’Amina Maelainine ne font que confirmer la crise interne du PJD. Et il n’est pas sûr qu'il suffise d'un retrait de Benkirane pour apaiser la situation.