Même si son exécution est gelée, le verdict de la peine de mort continue d'être prononcé au Maroc et le nombre de condamnations ne cesse d'augmenter. C'est ce qu'a révélé la coalition marocaine contre la peine de mort lors d'une conférence tenue mardi 9 octobre, à Rabat, à la veille de la célébration de la 16ème journée mondiale contre la peine de mort, rapporte le quotidien arabophone Assabah dans son édition du mercredi 10 octobre.
La Coalition a exhorté le gouvernement à approuver la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies relative à un moratoire sur l'application de la peine capitale, dont le vote est prévu en décembre 2018. La Coalition a également appelé à la ratification par le Maroc du Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (OP2), seul traité international qui abolit la peine de mort en toutes circonstances.
Le journal rappelle que les membres de la Coalition ont plaidé en faveur d'une "réforme globale et profonde du système pénal national" à travers l'instauration d'une politique répressive moderne basée sur "la tolérance, la réhabilitation, la qualification et l'intégration".
Un accent a été mis, par ailleurs, sur le rôle de l'institution législative dans l'élaboration et le vote de lois visant à abolir la peine de mort, avec un rappel de l'Article 20 de la Constitution qui consacre le droit à la vie. "Le Maroc n'a pas appliqué la peine de mort depuis plus de 25 ans, ce qui prouve qu'avec une volonté politique, il peut définitivement y renoncer", a affirmé à cette occasion Abdellah Mesdad, secrétaire général de l'Observatoire marocain des prisons (OMP) et membre du Comité d'organisation de la coalition.