Dans une lettre adressée aux participants au Symposium commémorant le 60e anniversaire de la constitution du premier Parlement élu au Maroc, le roi Mohammed VI vient d’appeler à plus de déontologie dans la vie parlementaire. Dans ce sens, le souverain a appelé à mettre en place un Code de déontologie qui soit juridiquement contraignant pour les deux chambres de l’institution législative.
Dans son édition du vendredi 19 janvier, Al Ahdath Al Maghribia a choisi de consacrer son édito à la portée de ce message royal. Pour la publication, il ne fait aucun doute que le contenu et le timing des messages royaux ne sont pas choisis au hasard. Il intervient après que plusieurs parlementaires se sont récemment retrouvés mêlés à des affaires judiciaires. Certains ont vu la Cour constitutionnelle annuler leur élection. A ce jour, comme le rappelle la même source, au moins une trentaine de parlementaires sont concernés.
Pour Al Ahdath Al Maghribia, le message royal adressé aux participants de ce Symposium vient rappeler à l’ordre une institution qui a vu son image se dégrader. La déontologie au Parlement fait partie des «grandes batailles» qui doivent être menées dans le milieu politique, dans un contexte où la corruption ne semble plus se limiter à certains milieux, mais tend à s’élargir aux élus.
Sur ce dernier point, Al Ahdath Al Maghribia y voit la responsabilité des partis politiques,. Des parlementaires influents au sein des partis ont pris l’habitude de tout s’autoriser pour gagner leurs sièges sous la coupole, quitte à balayer les principes démocratiques que fait valoir le pays.
Au final, le quotidien reconnaît que la propagation de la culture de la corruption et des «dysfonctionnements» financiers au sein du Parlement nécessite la mise en place d’un cadre déontologique contraignant, dont toute enfreinte sera sanctionnée. Car, pour le journal, il est inconcevable de voir des élus poursuivis par la Justice, alors que l’institution législative les autorisent à assister à des séances parlementaires, voire à présider des commissions.
Le journal cite, à ce sujet, l’exemple d’un député qui s’est retrouvé à la tête de commissions chargées des relations entre le Maroc et d’autres pays, alors qu’il était interdit de quitter le territoire sur décision judiciaire. C’est dire qu’au final, un Code de déontologie ne serait finalement qu’une remise en ordre dans une institution qui n’aura que trop souffert des agissements de certains de ses membres.