A moins d’un mois de l’ouverture de la nouvelle année législative, les députés absentéistes ont eu droit à une mauvaise surprise. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 18 septembre, les députés concernés devraient se voir retirer de leur salaire l’équivalent de 1.300 dirhams pour chaque jour manqué.
Le président de la Chambre des représentants, soit le socialiste Habib El Malki, a donc finalement décidé d’appliquer l’article 69 du règlement intérieur de la première chambre. Une centaine de députés a déjà reçu, à travers les chefs des groupes parlementaires, une notification les informant de la décision de ponctionner cette somme pour chaque jour d’absence non justifiée. Evidemment, la mesure concerne aussi bien les absences pendant les séances plénières que pendant les travaux des commissions permanentes.
Tous les groupes parlementaires sont concernés par ces notifications, affirme le journal qui cite des sources parlementaires. Et celui qui en a reçu le plus est le groupe du PAM. Quant au PJD, il n’a reçu que deux notifications, poursuit le journal sans donner plus de précisions. Ce n’est donc pas pour rien que le groupe parlementaire du parti islamiste est, à ce jour, le seul à avoir applaudi cette initiative.
Ainsi, note le journal, certains parlementaires concernés, qui craignent que cette mesure ne soit sélective, ont exprimé leurs craintes de voir certains «grands parlementaires», tels que les anciens présidents et les membres du bureau de la chambre, pâtir de cette décision.
Le quotidien Al Massae, qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du 18 septembre, affirme que le président de la chambre est déterminé à aller jusqu’au bout dans l’application de cet article 69 du règlement intérieur. En plus des ponctions sur les salaires, les noms des absentéistes seront lus au début de chaque séance et publiés dans le bulletin interne de la chambre et au BO.
La décision, affirme le journal, a été, par ailleurs, approuvée par l’ensemble des groupes parlementaires représentés dans le Bureau de la chambre et intervient, précise encore Al Massae, alors que le Parlement offre aux députés toutes les commodités, dont la gratuité des billets d’avions, du train et de l’autoroute, des bons de carburants et d’importantes remises dans les hôtels de la ville, pour s’acquitter convenablement de leur mission de législation et de contrôle.
Cette mesure intervient également, poursuit le quotidien, après le piètre spectacle qu’ont dernièrement donné d'eux-mêmes les députés, lorsque d’importants projets de loi ont été adoptés par une salle quasi déserte, sans parler de la chiche présence des élus lors des derniers passages du chef du gouvernement pendant les séances de questions de politique générale.