«Nous sommes devant des accusations qui ne sont pas vérifiées, authentifiées au niveau des sources», a affirmé le politologue dans un entretien avec Le360 au lendemain de la décision du Parlement marocain de revoir ses relations avec cette institution européenne dont une partie des eurodéputés viennent des courants d’extrême gauche ou de la gauche macronienne. «C’est une résolution politisée qui pousse à se demander les véritables intentions de ses auteurs», a-t-il martelé.
Selon Aboudahab, «le timing, la nature du vote et la nature de la politisation d’un certain nombre de sujets montrent qu’en réalité, on ne fait que sabrer un partenariat qui a mis du temps à se constituer». «On ne peut pas défendre les droits de l’homme et bafouer les droits des émigrés et des réfugiés. On ne peut pas distinguer ceux qui viennent de Syrie et d’Ukraine. On ne peut pas également faire le distinguo entre des migrants venant de l’Afrique subsaharienne, les maltraiter tout en proclamant fort que l’Europe serait la gardienne de ces droits. C’est archi faux», a argumenté ce professeur de droit international à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal.
«La question des droits de l’homme n’est, en définitive, qu’un justificatif, une instrumentalisation pour imposer une pression et une ingérence dans les affaires d’un pays souverain», a regretté l’analyste. «On voulait que s’instaure, au lieu d’attaquer un pays partenaire, un dialogue entre les institutions parlementaires, une coopération pour lutter contre le crime transnational organisé», mais le Parlement européen a choisi une autre chose et une autre manière pour «s’immiscer dans les affaires de la justice marocaine».
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Seule l’ONU a «le droit d’exercer cette attribution en envoyant un rapporteur spécial en cas d’extrême gravité», a rappelé Aboudahab, déplorant le fait que les eurodéputés ont «passé sous silence les réalisations du Maroc». «Dans la région MENA, le Royaume a accompli des réalisations énormes en matière des droits de l’homme. Et il a été fort dans sa réponse en demandant la révision de ses rapports avec le Parlement européen», a conclu le politologue.