«Nous démentons les propos attribués par certains organes de presse à l’ambassadeur de France à Alger qui ont été inexactement rapportés», a déclaré ce vendredi 6 février le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, en qualifiant de «mensongères» les allégations imputées par le quotidien algérien Achorouk au diplomate français accrédité à Alger, Bernard Emié, au sujet du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.
«Bernard Emié est très compétent» pour se hasarder à des déclarations «diplomatiquement incorrectes», précise le porte-parole du Quai d’Orsay.
M. Nadal a tenu à clarifier que l’ambassadeur de France à Alger, interrogé sur les récentes déclarations de M.Mezouar au quotidien Le Monde, a répondu que «les relations entre la France et l’Algérie ont leur propre logique» et qu’ «elles sont indépendantes des relations entre la France et le Maroc, dont nous souhaitons qu’elles soient relancées, réchauffées».
Une déclaration réitérée par le porte-parole du Quai d’Orsay qui a rappelé que «Paris se réjouissait de la reprise de la coopération judiciaire entre la France et le Maroc", suspendues depuis presque un an, mettant fin à un regrettable froid dans les relations bilatérales.
Pour qui roule la presse algérienne ?
Rappel des faits, d’abord : lors d’une récente conférence de presse au centre culturel français de Tlemcen, l’ambassadeur de France, selon les ragots mensongers colportés par Achorouk dans son édition de jeudi 5 février, aurait jugé «irresponsables» les propos de Mezouar sur le quotidien Le Monde, quand le ministre marocain avait accusé, à juste titre d’ailleurs, Alger de «chercher à torpiller les relations entre le Maroc et la France». D'après la même feuille de chou, l’ambassadeur de France à Alger aurait expliqué que «Paris en tant que membre du Conseil de sécurité respecte aussi bien les résolutions onusiennes relatives à la question sahraouie que le rapport dressé par l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross».
Voilà pour les affabulations telles qu’elles ont été distillées par un quotidien, dont on ne sait que parfaitement les accointances avec le fameux département du renseignement et de la sécurité algérien. Maintenant, surgit la question : pourquoi déformer les propos d’un diplomate français chevronné au point de lui imputer des propos en déphasage avec le rétablissement de l’axe Rabat-Paris ? Le réchauffement des relations franco-marocaines dérange-t-il à ce point les décideurs algériens ? C’est une vérité de La Palisse : Alger a fait de l’hostilité anti-marocaine un curieux objet de politique étrangère, au point que le département de Ramtane Lamamra a fait une fixation, à la limite de l’obsession, sur le royaume et ses intérêts. Simplement pitoyable.




