Présent sur l’échiquier politique marocain depuis un peu moins d’une décennie (août 2008), le Parti authenticité et modernité, actuellement classé second parti du pays, connaît déjà d’importants remous internes.
Le quotidien Al Akhbar de ce mardi 6 février, citant des sources proches du PAM, rapporte que nombre de ses élus nationaux, régionaux et locaux craignent pour «la perte des avantages et autres intérêts personnels» que leur confère leur proximité avec l’actuel secrétaire général, Ilyas El Omari, qu’ils estiment être un homme politique très influent. Ils comptent même retarder ou empêcher tout conclave du PAM, pour étouffer toute tentative de discussion sur les changements au sein de la direction actuelle du parti.
C’est le cas de plusieurs notables du PAM, écrit le quotidien, dont Larbi Mharchi, membre de la Chambre des conseillers, connu pour son soutien inconditionnel à la continuité, voire à la reconduction d’El Omari à la tête du parti.
Ce subit sursaut d’inquiétude au sein du clan El Omari s’explique, selon Al Akhbar, par la montée au créneau de certaines compétences, surtout de jeunes cadres du parti, qui exigent de secouer le cocotier. Une attitude interprétée comme une menace par le clan d’Ilyas El Omari. Surtout que les refuzniks comptent tout faire pour élire un nouveau secrétaire général à la place du «démissionnaire», accusé d’avoir transformé le PAM en parti de notables défendant leurs seuls avantages et intérêts personnels.
Ces opposants préconisent de profiter de la large représentativité du parti du tracteur dans les conseils communaux et régionaux, mais aussi au sein du Parlement, pour présenter et exécuter des programmes concrets au service des citoyens. C’est de la conception et de la mise en œuvre de tels programmes que dépend, selon eux, la crédibilité, si ce n’est la survie même du PAM.