Le bras de fer entre Abdellatif Ouahbi, membre du bureau politique du Parti authenticité et modernité (PAM), et Ilyas El Omari, secrétaire général du parti, atteint aujourd’hui son summum. Pour rappel, l’inimitié entre les deux hommes ne date pas d’aujourd’hui. Son dernier épisode remonte à mars dernier, quand Ouahbi a été «démissionné» du poste de chef du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants et remplacé, séance tenante, par Mohamed Chororo.
Et rebelote ! Dans son édition du week-end des 8 et 9 juillet, le quotidien Assabah rapporte que A. Ouahbi vient de surfer sur la vague du «hirak d’Al Hoceima» pour régler ses comptes à Ilyas El Omari. Ce dernier est accusé, ni plus ni moins, d’être un «dictateur» qui a fait main basse sur le 2e parti du royaume, en y instaurant un «pouvoir personnel» au détriment de celui institutionnel.
C’est ainsi que, lors de l’un des récents débats télévisés qui ont cours actuellement sur la relance des projets de développement initiés au niveau de «la perle de la Méditerranée», Ouahbi a indirectement responsabilisé le SG du PAM dans la grogne qui a secoué Al Hoceima. Il s’est même présenté comme la seule alternative pour remplacer Ilyas El Omari à la tête du PAM afin de redresser tous ses torts.
Se mettant déjà dans l'habit de futur leader, il est allé jusqu’à décliner sa vision pour 2021, année selon lui où son parti vaincra aux prochaines législatives et prendra les commandes d’un gouvernement démocratique, dont le credo est la transparence envers le peuple… Vaste programme.
Ouahbi a également saisi l’occasion de ce débat pour décocher des fléchettes en direction du parti de la Colombe. Il estime que l’Etat commet une grave erreur en misant actuellement sur le Rassemblement national des indépendants, institution qu’il considère non pas comme un parti, mais un simple «conglomérat d’hommes d’affaires» qui ne distinguent pas entre le politique et l’économique.
Revenant à son avenir tout tracé de leader auto-proclamé du parti du tracteur bleu-blanc, Ouahbi préconise que le PAM fasse son aggiornamento politique, et se dote d’un véritable référent idéologique. Un manque où il décèle le second talon d’Achille du PAM. Le premier étant, à ses yeux, Ilyas El Omari.