On aurait presque cru que le conflit entre la majorité et l’opposition s’était calmé. Presque, du moins jusqu’à ce que Hakim Benchemass, président du groupe parlementaire du PAM au sein de la Chambre des conseillers, n’accuse Benkirane de "coup d’Etat" sur la Constitution. Une déclaration qui fait la Une de la presse nationale de ce jeudi 6 juin.
Si l’on en croit les propos de Benchemass cités par Al Khabar, le refus de Abdelilah Benkirane de présenter sa politique générale devant les deux Chambres parlementaires, conformément à l’article 101 de la Constitution est un "coup d’Etat" visant la Constitution. Selon le journal, Benchemass remet en cause "la méthode avec laquelle l'actuel gouvernement a tendance à gérer les affaires publiques et ses rapports avec les institutions parlementaires en général, et en particulier l'opposition".
Al Massae, quant à lui, revient sur le tollé provoqué par "Benchemass lors de la dernière séance des questions orales au niveau de la Chambre des conseillers". Le quotidien arabophone poursuit en soulignant l’état de nerf extrême dans lequel se trouvait ce jour-là Benchemass. Pour le PAMiste, il est temps de tirer la sonnette d’alarme, "car le gouvernement est aux prises avec la logique du mépris et de dédain et arrogance".
Le nouveau visage du conflit
De son côté, Al Ahdath Al Maghribiya fait remarquer "le jeu de boycott" dans lequel s’inscrit l’opposition. Après avoir boycotté la séance mensuelle du Chef de gouvernement à la Chambre des représentants, le PAM s'est fait remarquer lors de la dernière séance des questions orales au sein de la Chambre des conseillers organisée mardi dernier, rappelle le journal. Benhemass a même demandé la levée de la séance compte tenu de l'absence de plusieurs ministres.
Cette réunion devait être l’occasion pour l’opposition de poser ses questions sur un bon nombre de dossiers de l'heure.
Aujoud'hui, majorité et opposition se renvoient la balle en ce qui concerne cette vive tension qui sévit au sein du Parlement. Cette institution offre un spectacle désolant qui n'honore pas l'exercice politique. Les deux camps vont de plus en plus dans l'excès de zèle pour se faire remarquer et gagner quelques points de sympathie et de popularité.