À 62 ans, ce Kabyle natif de Tizi-Ouzou et vivant en France se lance un grand défi: se faire élire président de l’Algérie en 2024. Ayant auparavant soutenu l’actuel président Abdelmadjid Tebboune, il souhaite le remplacer au palais El Mouradia.
«Parce qu’il m’a déçu et sur tous les plans», explique Omar Aït Mokhtar, qui se dit «indigné» par l’attitude du pouvoir algérien envers le Maroc. Le Royaume est d’ailleurs au centre de sa campagne (avant terme). «Il a accumulé les erreurs au sujet du Maroc, allant jusqu’à déclarer (sur Al Jazeera, ndlr) que nous sommes arrivés à un point de non-retour», déplore-t-il, rappelant la main tendue de Rabat à Alger.
S’il est élu, Omar Aït Mokhtar affirme que sa première visite sera au Maroc, tandis que sa première décision serait de rétablir les vols aériens entre les deux pays.
Sur la question du Sahara, il estime que du moment que le pouvoir algérien affirme que ce n’était pas «son problème», celui-ci devrait aider à trouver une «solution apaisée» ou «laisser l’ONU faire son travail».
Et le Polisario que l’Algérie abrite, finance et arme? «Je ne fournirai d’armes à personne, que ce soit le Polisario ou un autre mouvement», répond Omar Aït Mokhtar, qui dénonce une autre aberration: l’Algérie dépense de colossaux budgets en armement qui auraient pu aller aux projets de développement du pays et de la région.
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Le candidat estime que tous les problèmes de la région pourraient être résolus par les cinq pays qui la composent, proposant une force maghrébine commune pour assurer sa sécurité et lutter contre le terrorisme.
Réagissant au rétablissement des relations entre le Maroc et Israël, Omar Aït Mokhtar appelle son pays à suivre cet exemple au lieu de continuer à critiquer la position du Royaume.
Quid de l’armée, qui détient le vrai pouvoir à Alger? «L’armée doit arrêter de se mêler de la politique et retourner dans ses casernes», répond Omar Aït Mokhtar, pointant du doigt une autre aberration qui veut que le président est, en même temps, ministre de la Défense. Vaste chantier!
«L’armée doit arrêter de se mêler de la politique et retourner dans ses casernes.»
— Omar Aït Mokhtar.
Pour rappel, le candidat déclaré se présente en indépendant, car «il n’y a plus de partis politiques, le plus grand parti est celui du peuple silencieux».
Il souhaiterait, enfin, pouvoir débattre de toutes les questions lors d’une vraie campagne électorale. Autre vaste chantier dans un pays où le pouvoir n’hésite pas à emprisonner des candidats pour baliser le chemin au favori des généraux.