Lors du discours prononcé par le roi Mohammed VI à l’occasion du 66e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple, le souverain a annoncé la future mise en place d’une commission qui sera chargée d’élaborer le nouveau modèle du développement du Maroc.
Dans un dossier spécial, paru dans son édition de ce lundi 26 août, le quotidien Akhbar Al Yaoum s’est fait aider par le politologue Mustapha Shimi pour tenter, à travers une plongée dans le gratin de l’élite politico-économique du pays, de faire un tri sélectif pour classer, par ordre de mérite s’entend, les personnalités les plus habilitées à prendre les rênes de cette commission stratégique.
Akhbar Al Yaoum a utilisé la méthode des bookmakers pour classer neuf prétendants, tous des sherpas, en trois catégories: les favoris, les outsiders et les trouble-fête.
Dans la première catégorie, c’est l’actuel wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, qui est en tête de liste des favoris. Sa parfaite connaissance du tableau de bord de l’économie marocaine avec ses forces et faiblesses, son expérience dans la gestion de secteurs publics (ancien ministre des Finances et de l’économie) et privé (ancien directeur de banque), mais aussi sa capacité d’écoute, de coordination et de dialogue font de lui le profil parfait pour piloter le chantier de nouveau modèle de développement.
Le deuxième prétendant, toujours par ordre de mérite, n’est autre que Driss Jettou, l’actuel président de la Cour des comptes. C’est évidemment grâce à cette dernière institution que ce grand entrepreneur du privé, passé par la primature et le ministère de l’Intérieur, a désormais une vision complète sur le paysage socio-économico-politique du pays.
Pour compléter cette liste, deux conseillers actuels du roi peuvent également prendre en mains la future commission. Il s’agit des professeurs Abdellatif Mennouni, dont le rôle a été déterminant dans la Commission chargée de la confection de la constitution de 2011, et d’Omar Azziman qui a déjà travaillé sur la dossiers de la régionalisation et de réforme de l’éducation.
Après ces quatre favoris, trois trouble-fête ne sont pas exempts de qualités pour pouvoir diriger la future commission du nouveau modèle de développement. C’est le cas d’abord pour l’actuel président de la Chambre des représentants, Habib El Malki. Sauf que cet économiste émérite est aussi un grand dirigeant au sein d’un parti politique (n°2 de l’USFP), ce qui n’est pas tout indiqué pour l’indépendance du poste stratégique à pourvoir.
Cette même tare plombe également un autre sherpa politique, qui n’est autre que l’actuel secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka. Sa candidature est justifiée par son expérience en tant qu’ancien ministre «économique» et ancien président du Conseil économique, social et environnemental. Son remplaçant à ce poste, Ahmed Chami, lui aussi ancien ministre et crack en informatique (ancien IBMiste) est pressenti parmi les candidats de 2e rang pour le nouveau modèle de développement.
Enfin, dans la catégorie des outsiders, Akhbar Al Yaoum classe l’ancien «sherpa» en disgrâce, l’économiste Driss Benhima, ancien ministre, ancien gouverneur et ancien patron de la Royal air Maroc. Cet Istiqlalien, ou apparenté tel, a en tout cas moins de chances que la première et unique femme dirigeante du patronat marocain, Miriem Bensaleh-Chaqroun. Son statut de femme afro-arabe très influente, compétente et bonne gestionnaire l’habilite au poste de présidente de la Commission, même si son image a été touchée par le boycott qui a pris comme cible, l’année dernière, l’une des marques de son conglomérat d’entreprises.