Sous le titre "Ramid tire le feu sur le syndicat de Yatim", Al Masse nous apprend dans son édition de vendredi 2 janvier que le ministre a qualifié de "mensonges les allégations" de la Fédération nationale du secteur de la justice issue de l'Union nationale des travailleurs du Maroc (UNMT). Dirigée par Mohamed Yatim, membre du bureau politique du parti de la lampe, l'UNMT est le bras syndical du PJD. "La Fédération invente. Ses actions sont limitées. Elle n'a à aucun moment présenté de propositions relatives à la réforme du système judiciaire", a estimé le ministre cité par un communiqué de son cabinet. A noter que la Fédération de Mohamed Yatim accuse le département des ressources humaines du ministère de la Justice de "privilégier des candidatures aux dépens des autres pour les postes de responsabilité". "Vos critiques, lui a répondu le ministre via son cabinet, sont destructibles. Elles se placent en contradiction flagrante avec la noble mission de votre syndicat".
Très déçu, Mustapha Ramid n'a pas avalé le fait que son compagnon d'armes au PJD lui reproche que son département des ressources humaines ne soit pas transparent dans la nomination des compétences au sein du ministère de la Justice, considéré comme l'un des fondamentaux de l'Etat. Poussant Yatim au pied du mur, le ministre explique que la réaction inappropriée du patron de l'UNMT est motivée par le fait que les candidats du syndicat n'ont pas été retenus pour les postes de responsabilités pour la simple raison qu'ils ne répondaient pas aux critères professionnels.
Selon le ministre, le département des ressources humaines "est juste". "Pour la première fois, les nominations récentes se sont déroulées suivant des critères objectifs", toujours selon le cabinet de Mustapha Ramid. Ce dernier a en outre signalé un élément majeur selon lequel le ministère de la Justice "accorde un intérêt à l'action syndicale mais pas au point que cette dernière s'immisce directement dans la gestion des affaires administratives d'un ministère". Cité par Al Massae, le numéro un de la Fédération nationale du secteur de la Justice, Samir El Aychoubi a pour sa part balayé d'un revers de la main ces critiques, "défiant Mustapha Ramid d'apporter la preuve que l'appartenance syndicale doit primer dans les nominations au poste de responsabilité".
Selon les observateurs, le bras de fer entre les deux parties est positif car il ouvre un réel débat sur "la transparence, l'honnêteté et l'équité" dans les nominations aux postes à responsabilité dans les administrations publiques.